Qowisio dynamite le modèle économique traditionnel des réseaux à très bas débit pour l'IoT

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Sur son agenda, le jeune opérateur de réseaux à très bas débit et longue portée Qowisio avait marqué d’une pierre blanche la date du 2 juin. (Lire notre interview de Cyrille Le Floch, le CEO et fondateur de la société ...angevine, réalisée début avril à l’occasion du salon SIdO.) De fait, à l’occasion d’un point presse, Qowisio a annoncé hier le lancement officiel de son réseau en France pour le 8 juin.

Un an après avoir levé 10 millions d’euros, la jeune entreprise, créée en 2009 et déjà présente hors des frontières de l’Hexagone dans une trentaine de pays (Afrique, Moyen-Orient et Europe de l’Est), a déployé environ 1 200 antennes sur le territoire français et couvre aujourd’hui toutes les villes de plus de 10 000 habitants et les principaux axes routiers. Dans les mois qui viennent, Qowisio devrait encore densifier son infrastructure avec 700 nouvelles antennes. Selon le Français, le réseau, qui permet de connecter tout objet dans un rayon de 60 km en zone rurale (selon la topographie) et 2 km en zone urbaine, peut faire transiter plus d’un million de messages par jour et par antenne. On rappellera à cet égard que la société angevine a développé les cartes électroniques qui équipent ses stations de base et que celles-ci peuvent communiquer indifféremment en technologie LoRa ou selon le propre procédé à bande ultra-étroite UNB de Qowisio. Un procédé que le Français présente comme amorti financièrement puisque exploité depuis plusieurs années hors des frontières françaises.

A l’occasion du point presse, Cyrille Le Floch s’est plu à répéter le positionnement original de Qowisio par rapport à d’autres opérateurs de réseaux IoT bas débit « publics » comme ceux de Sigfox (qui a récemment signé un accord de coopération avec SFR), d’Orange ou d’Objenious, la filiale IoT de Bouygues Telecom. « Qowisio n’intervient pas seulement dans la fourniture du réseau et de la connectivité aux clients potentiels, que ceux-ci soient de jeunes entreprises créatrices d’objets ou des sociétés officiant depuis des décennies sur des secteurs traditionnels de l’industrie, indique le CEO de la firme angevine. Nous sommes aussi en mesure de leur proposer un ensemble de briques technologiques, du capteur jusqu’à l’application mobile, voire même de leur fournir un objet fini,prêt à être industrialisé. Dans ce cas, nous n’hésitons pas à nous appuyer, pour la réalisation des premières séries, sur les compétences de la Cité de l’objet connecté basée à Angers et dont notre société est membre fondateur. »

Cyrille Le Floch, cofondateur et CEO de Qowisio

Ce modèle télécoms que Qowisio présente comme inédit veut mettre l’objet et l’usage au centre de l’écosystème, l’opérateur estimant que le modèle du forfait hérité de la téléphonie mobile n’est pas adapté au monde de l’IoT et qu’il constitue un frein à l’explosion du déploiement massif des objets connectés. « Chez Qowisio, ajoute Cyrille Le Floch, nous disposons d’une culture forte en électronique et mettons à disposition des objets prêts à l’emploi ou des briques technologiques qui permettent à nos clients de développer leurs projets IoT en moins de trois mois, et ceci à des prix disruptifs en cohérence avec les usages développés. Le très bas débit autorise en effet l’application de nombreux usages grâce à un coût d’accès beaucoup plus faible par objet connecté. Prenez par exemple le cas des palettes de marchandises qui ont une valeur faciale peu élevée : nous apportons une solution pertinente avec un coût total de quelques euros, connectivité incluse. » Avec ce positionnement, Qowisio estime être aujourd’hui l’unique acteur du marché capable de répondre à de nombreux cas d’usage nécessitant un objet connecté à moins de 10 euros.

Qui peut le plus peut le moins et la société se positionne aussi comme « pur » opérateur et propose aux start-up et entreprises qui ont mis au point de leur côté des objets et des usages, sur lesquels il n’existait auparavant aucune solution économiquement viable, une licence de connectivité « one-shot » de dix centimes d’euros par an et par objet…

Au-delà du marché hexagonal, Qowisio ambitionne aussi de renforcer son développement à l’international. La société, qui lance également une place de marché en ligne dédiée à l’IoT afin de mettre en relation l’ensemble des acteurs du marché, vient à cet effet d’ouvrir une filiale à Austin aux Etats-Unis. « Il s’agit seulement d’une première étape », précise Guillaume Houssay, CEO de Qowisio North America et cofondateur de l’entreprise.