Le projet français Synchrocube va tester à partir de 2023 un service de synchronisation par nanosatellite

Synchrocube

Alors que l’économie numérique requiert des systèmes de plus en plus complexes avec des échanges de données à des débits toujours plus élevés, les réseaux de télécommunication, de l’énergie, des transports intelligents et de la finance n’ont jamais eu autant besoin de synchronisation et d’une référence de temps précise et sécurisée. Références de temps qui sont souvent obtenues à partir des signaux émis par les systèmes de positionnement par satellites GNSS (GPS, Galileo, etc.).

Or ces signaux, pour diverses raisons, ne sont pas toujours utilisables. Sélectionné dans le cadre du volet spatial du plan France Relance du gouvernement, volet géré par le Centre national d’études spatiales (Cnes), le projet Synchrocube a justement pour ambition de fournir une solution complémentaire aux systèmes de navigation par satellite afin d’assurer des fonctions de synchronisation lorsque leurs signaux ne sont pas exploitables.

L’objectif du projet est de tester dès 2023 cette offre de service à l’aide d’un premier nanosatellite placé en orbite basse. A l’origine de l’initiative, la société française Syrlinks fournira à la fois la charge utile et le récepteur sol nécessaires à la fourniture du service. Le projet a vocation à réunir, outre le savoir-faire de Syrlinks, plusieurs technologies innovantes au sein d’une même plate-forme nanosatellite 6U. En l’occurrence, celles des entreprises U-Space, Anywaves et Comat, spécialistes du NewSpace.

Créé en 2018, U-Space est le premier essaimage de l’Institut supérieur de l’aéronautique et de l’espace ISAE-SupAéro. Son objectif est de faciliter l’accès à l’espace grâce aux CubeSat 3U et 6U (1U correspond à un volume d’1 dm3), ces nanosatellites qui se posent en technologies de rupture en faisant chuter drastiquement les coûts et les temps de développement dans le domaine du spatial. Fondé en 2017, Anywaves, pour sa part, est le concepteur d'une nouvelle génération d’antennes à résonateur diélectrique miniatures en céramique, adaptées au marché des nanosatellites. La société Comat, focalisée sur le secteur du spatial, fournit quant à elle des instruments et des équipements de vol.

Outre Synchrocube, deux autres projets ont été retenus fin 2021 dans le cadre du programme France Relance pour mettre en orbite avant 2023 des charges utiles ou des équipements pour nanosatellites afin de les valider en vol. Il s’agit du projet Li-Fi porté par Oledcomm pour tester pour la première fois au monde la technologie de communication optique Li-Fi dans l’espace, et du projet Radio Occultation & IoD mené par Hemeria visant à observer les changements climatiques avec des niveaux de précision inégalés. Huit technologies pour nanosatellites issues de la recherche française seront ici apportées par Anywaves, Comat, CS Group, Hemeria, Mecano-ID, Steel Electronique et Syntony.