Nanosatellites : les start-up Unseenlabs et U-Space vont participer à la structuration du NewSpace français

NewSpace français

Alors que le secteur spatial connaît un contexte de concurrence mondiale exacerbée avec en particulier l’arrivée de nouveaux acteurs aux approches innovantes, phénomène que l’on rassemble sous l’appellation NewSpace, le gouvernement vient de confier à sept start-up et sociétés émergentes de l’industrie spatiale hexagonale une mission visant à structurer l’écosystème NewSpace français.

Ces sept entreprises (Exotrail, Unseenlabs, Venture Orbital Systems, ShareMySpace, U-Space, Comat, Spacedreams) vont avoir la tâche de structurer la représentation des start-up et acteurs émergents français auprès de la filière spatiale, en procédant à une très large consultation. Le comité de filière rassemblant l’Etat et l’industrie spatiale, coprésidé par le ministre de l’Economie, des Finances et de la Relance, la ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation et la ministre des Armées, sera dans ce cadre élargi aux représentants de ces sept sociétés qui couvrent toute la chaîne de valeur : infrastructures sol (ShareMySpace, SpaceDreams), lanceurs (Venture Orbital Systems), sous-systèmes embarqués et satellite (Comat, Exotrail), opérateurs de constellations de nanosatellites (Unseenlabs, U-Space), etc.

Pour rappel, la start-up rennaise Unseenlabs, créée en 2015 et spécialiste de la géolocalisation radiofréquence par satellites des navires en mer, a bouclé en 2021 un tour de table de 20 millions d’euros afin d’accélérer le déploiement d’une constellation qui devrait compter de 20 à 25 nanosatellites d’ici à 2025 (lire notre article). Depuis 2019, la jeune société a placé quatre nanosatellites en orbite.

Créé en 2018, U-Space, de son côté, est le premier essaimage de l’Institut supérieur de l’aéronautique et de l’espace ISAE-SupAéro. Son objectif est de faciliter l’accès à l’espace grâce aux CubeSat 3U et 6U (1U correspond à un volume d’1 dm3), ces nanosatellites qui se posent en technologies de rupture en faisant chuter drastiquement les coûts et les temps de développement dans le domaine du spatial (lire aussi notre article ici).

Dans un communiqué commun, Exotrail, Unseenlabs, Venture Orbital Systems, ShareMySpace, U-Space, Comat et Spacedreams affirment vouloir défendre deux axes.

Le premier est de garantir que le déploiement du soutien institutionnel, avec comme première étape le plan France 2030, se fasse largement vers les start-up et acteurs émergents pour asseoir la place de la France dans l’écosystème entrepreneurial mondial du spatial et de faire émerger de nouveaux leaders dans un temps exceptionnellement court. Ce déploiement doit passer par de la mise en concurrence, de la mise en place massive de contrats par phases, et une simplification des règles d’achats pour conserver de bout en bout l’agilité dont ces sociétés ont besoin pour conquérir de nouveaux marchés.

Le deuxième axe est de garantir que le schéma d’interaction entre acteurs émergents et acteurs établis ne soit pas systématiquement imposé. Dans ce cadre, il faudra laisser la liberté d’être parfois partenaires, parfois compétiteurs, parfois sous-traitants et/ou clients les uns des autres, insistent les sept entreprises mandatées par le gouvernement français.

Pour l’Etat, la voix des représentants de ces nouvelles entreprises sera une contribution essentielle à la préparation du Conseil ministériel de l’Agence spatiale européenne (ESA) qui se tiendra à Paris en novembre ainsi que qu’à la mise en œuvre du plan d’investissement France 2030.