ST et Cariad, l’entité Logiciels de Volkswagen, vont codévelopper une puce pour les véhicules définis par logiciel

ST-Cariad

Face à la pénurie de semi-conducteurs, Cariad, l’entité du groupe Volkswagen focalisée sur les logiciels créée en 2020, veut sécuriser au maximum l’approvisionnement en puces pour les futurs véhicules de l’entreprise allemande, et tout particulièrement les modèles définis par logiciel (justement). A cet effet, la société s’est rapprochée de STMicroelectronics pour développer conjointement une puce-système SoC pour automobile, une première pour les deux entreprises.

« Cette puce sera conçue de manière optimale pour s’accorder à notre plate-forme logicielle unifiée et échelonnable, sans compromis, indique Dirk Hilgenberg, le CEO de Cariad. L’utilisation d’une architecture unique et optimisée dans l’ensemble des unités de contrôle électroniques (ECU) de Volkswagen représentera un formidable coup d’accélérateur pour le développement efficace de notre plateforme logicielle ». Connue sous le nom de VW.OS, cette plate-forme devrait être mise en oeuvre à partir de 2025. A terme, tous les processeurs utilisés dans les ECU des modèles Volkswagen - des microcontrôleurs jusqu’aux puces-systèmes complexes - devraient donc fonctionner avec un logiciel de base commun.

Dans la pratique, le nouveau SoC sur lequel ST et Cariad comptent travailler de concert devrait venir compléter la famille de microcontrôleurs Stellar haute performance de la société de semi-conducteurs franco-italienne en étendant leurs capacités de traitement temps réel à basse consommation avec des fonctions orientées services. « ST a spécifiquement conçu son architecture Stellar pour simplifier la transition vers les véhicules définis par logiciel et à cet égard, la décision de Cariad de collaborer avec nous pour répondre aux exigences et aux fonctionnalités des véhicules de nouvelle génération du groupe Volkswagen souligne le succès de notre approche », s’est réjoui Marco Monti, président du groupe Produits automobiles et discrets de ST.

Les deux entreprises se sont déjà mises d’accord sur les points clés de leur coopération, sachant que les détails de la coopération sont en cours de finalisation.

A noter que, parallèlement, les deux partenaires travaillent à un accord par lequel le fondeur TSMC fabriquera pour ST les plaquettes de silicium porteuses des SoC élaborés par ST et Cariad. L’idée étant de sécuriser l’approvisionnement des puces pour les véhicules Volkswagen depuis les fournisseurs de rang 3.

A l’avenir, l’entité Logiciels de Volkswagen compte d’ailleurs demander aux équipementiers de rang 1 du groupe d’utiliser uniquement le SoC codéveloppé avec ST ainsi que les microcontrôleurs standard de la famille Stellar pour mettre en œuvre l’architecture "zonale" de Cariad.

Plus globalement, Cariad intégrera dans sa nouvelle famille de processeurs AU1 à la fois les puces-systèmes développées conjointement avec ST et bâties sur l’architecture Stellar, et les microcontrôleurs Stellar standard. L’idée étant de satisfaire de multiples applications automobiles embarquées qui répondent aux exigences des différentes marques du groupe Volkswagen, et ce dans des domaines comme la connectivité, la propulsion/transmission, la gestion de l’énergie ou le confort, que ce soit dans les contrôleurs de zone ou dans des serveurs embarqués utilisant la plate-forme logicielle unifiée VW.OS.

Grâce aux propriétés de l’architecture Stellar, tous les membres de la famille de processeurs AU1 disposeront d’une puissance suffisante pour prendre en charge sans difficulté les futures extensions de fonctionnalités par le biais de mises à jour over-the-air (OTA), assure ST.

Dans la pratique, l’utilisation d’une architecture matérielle commune permettra aux experts de Cariad de développer un seul et unique logiciel de base pour toutes les ECU, réduisant ainsi de façon significative le niveau de complexité et les temps de développement. En outre, ajoute la société de semi-conducteurs, l’architecture Stellar favorise l’intégration de nombreuses fonctions sur des ECU particulières, ce qui réduit significativement le nombre d’ECU présentes à bord des véhicules tout en optimisant le coût et la fiabilité pour le fournisseur de logiciels.