La fondation de droit européen RISC-V International, en charge de la supervision et de l'évolution du jeu d’instructions ouvert ISA, a profité de la tenue à Paris l’événement RISC-V Summit Europe qui se déroule du 12 au 15 mai, pour annoncer la nomination d’Andréa Gallo au poste de CEO de la fondation. Il succède à Calista Redmond qui avait démissionné en décembre dernier pour rejoindre Nvidia, et qui était en poste depuis cinq ans.
Ancien vice-président de la technologie au sein de la Fondation RISC-V International, Andrea Gallo va apporter son expérience des écosystèmes ouverts acquis notamment au sein de l’organisme Linaro - centré sur le développement collaboratif de logiciels open source pour l’architecture Arm - et du fabricant de semiconducteurs STMicroelectronics.
Selon la feuille de route de la Fondation, son travail sera de se concentrer sur l'accélération de l'adoption de l’architecture RISC-V, l'amélioration de l'expérience des développeurs et l'élargissement du nombre de membres de l'organisation à l'échelle mondiale. Avec comme points clés, l’amélioration de l'accès aux ressources techniques et pédagogiques la Fondation, le lancement d’un programme de certification RISC-V et le renforcement de l'écosystème grâce à une collaboration avec le projet RISE (RISC-V Software Ecosystem).
Pour rappel, chapeauté par la Linux Fondation Europe, le projet Rise fondé en 2023 s’est donné pour objectif de réunir des poids lourds de l’industrie engagés à accélérer la disponibilité de logiciels pour les cœurs de processeur RISC-V hautes performances sur lesquels s’exécutent des systèmes d'exploitation de haut niveau. Et ce sur des segments de marché comme les terminaux mobiles, l’électronique grand public, les centres de données et l’automobile. Les travaux du projet ont aussi vocation à soutenir les efforts de standardisation de l’organisme RISC_V International. Le projet réunit notamment les sociétés Andes Technology, Google, Intel, Imagination Technologies, MediaTek, Nvidia, Qualcomm Technologies, Red Hat, Rivos, Samsung, SiFive, T-Head et Ventana.
De son côté, depuis cinq ans, la fondation RISC-V International est passée de 236 membres à plus de 4 600 répartis dans 70 pays avec une adoption industrielle qui s'est accélérée dans les domaines de l'automobile, de l’intelligence artificielle, du calcul haute performance et des systèmes embarqués.
Selon les chiffres de la fondation, plus de 2 milliards de puces-systèmes (SoC, System On Chip) sont aujourd’hui sur le marché avec des projections selon plusieurs cabinets d’analyse à 20 milliards de SoC à base de coeurs RISC-V d’ici 2031. Preuve de l’impact et du dynamisme actuel de cette architecture ouverte. Sur le plan technique, 68 nouvelles spécifications ont été ratifiées par la Fondation, et le nombre de groupes de travail actifs s’établit désormais à 80.
« L'une de mes principales priorités sera d'améliorer l'expérience des développeurs afin que les entreprises puissent innover plus rapidement et consacrer plus de temps à se différencier, a déclaré Andrea Gallo. Au-delà, je vois de nombreuses opportunités pour élargir la base de membres de RISC-V International dans différents secteurs et zones géographiques. »