Instigateur d’une solution universelle de géolocalisation précise au mètre près, le français Wheere lève 11 M€

Wheere

Le déploiement généralisé de systèmes de positionnement reposant sur la réception de signaux satellitaires GPS/GNSS a considérablement augmenté le nombre d'applications qui s’appuient sur la localisation de personnes, de biens ou d’équipements et objets divers et variés. Reste que de tels systèmes affichent un certain nombre de handicaps car ils ne fonctionnent pas – ou alors très mal – dans les environnements indoor et leur précision est fortement dégradée dans les zones urbaines denses, notamment en raison des effets de la propagation par trajets multiples. Or il s’avère que les activités économiques s’effectuent à 95% dans des espaces intérieurs et urbains.

C’est la raison pour laquelle existent aujourd’hui un certain nombre de solutions de positionnement, plus ou moins précises, qui font appel à des technologies radio comme Wi-Fi, Bluetooth, LoRa, etc. La jeune société montpelliéraine Wheere, qui vient de boucler une levée de fonds de 11 millions d’euros, estime pour sa part avoir conçu une solution universelle de localisation tridimensionnelle (x, y et z) dont la précision est inférieure à un mètre et qui peut fonctionner n’importe où, à l’extérieur, au sein des bâtiments, dans les sous-sols, dans les forêts, dans les zones où les signaux GPS sont bloqués… Ce qui constituerait une première en la matière.

Dans un article publié par Wheere sur le site du Business & Innovation Centre (BIC) de Montpellier, la start-up affirme avoir l’ambition de changer la donne dans le domaine de la géolocalisation indoor et outdoor en s’adressant à tous les domaines, aussi bien professionnels (B2B) que grand public (B2C).

Selon les informations publiées sur son propre site par la jeune société créée il y a trois ans, quelques antennes suffisent pour couvrir une zone de 5 x 5 km et les personnes ou objets à localiser grâce à la solution de Wheere doivent être équipés d’un traceur miniature d’un poids qui, à terme, pourra être inférieur à 100 grammes.

La somme levée par la jeune entreprise auprès des fonds d’investissement Blast.Club et Sofilaro, de Bpifrance et de quelques business angels doit lui permettre de poursuivre le financement de ses activités de recherche et développement et, en particulier, de développer un circuit Asic qui assurera la miniaturisation du capteur et la réduction du coût de production des modules de réception. Les 11 millions d’euros seront aussi mis à contribution pour amorcer l’industrialisation et le déploiement de la solution et renforcer l’équipe.

L’approche de localisation développée par Wheere, créé par Pierre-Arnaud Coquelin (son CEO) et Antoine Carrabin (son CTO), s’appuie sur trois brevets dont l’un porte sur le cœur même de la technologie mise au point par la start-up, baptisé DeepWave. Cette approche mathématique, peut-on lire sur le site de l’entreprise montpelliéraine, résout le défi du positionnement 3D en utilisant des signaux à bande ultra-étroite (UNB) émis par les antennes de stations de base. La solution de Wheere met également en œuvre un protocole de synchronisation over-the-air des stations de base (WheereSync) afin d’atteindre une précision de 1 ns avec des sources de signaux d’horloge standard et bas coût. Enfin un algorithme propriétaire (ScaleWave) inspiré des télescopes spatiaux est censé garantir une précision inférieure à un mètre à la technologie DeepWave en limitant l’usage des fréquences à des bandes particulièrement étroites.

A noter que, depuis 2022, Wheere couvre la ville de Montpellier et a pu réaliser plus d’une cinquantaine de démonstrations pour des secteurs comme les services et industries, les institutions, la défense et la sécurité, etc. (Le réseau a depuis été désactivé.)

Selon la publication de la start-up diffusée sur le site du BIC de Montpellier, l’objectif de Wheere est de répondre aux besoins de plusieurs secteurs verticaux (de la santé à la logistique en passant par la construction) avec l’idée à terme de générer une adoption de masse via une couverture mondiale par satellites. A suivre donc.