ARM s’équipe pour répondre aux exigences de l’intelligence artificielle ubiquitaire

Depuis 1991 ce ne sont pas moins de 100 milliards de processeurs à architecture ARM qui ont été commercialisés… et la moitié d’entre eux (soit 50 milliards) l’ont été entre 2013 et 2017. Fort de ce succès, le Britannique estime même ...que la barre des 200 milliards sera franchie d’ici à 2021 ! Tout du moins si l’architecture réussit à suivre la demande d'un marché qui cherche toujours plus de performance sans compromis sur l’éco-efficacité, notamment face aux exigences en matière d’intelligence artificielle ubiquitaire, de systèmes 100% autonomes et de réalité virtuelle.

Dans ce cadre, ARM vient de lever le voile sur une technologie baptisée DynamIQ qui constituera le socle des futurs microprocesseurs multicœurs Cortex-A destinés à équiper de nombreux équipements, des passerelles et serveurs de bordure de réseaux jusqu’au cloud, en passant par les véhicules, les maisons connectées et les smartphones, partout où des algorithmes d’apprentissage automatique devront être mis en œuvre pour analyser et traiter les zettaoctets (1021 octets) de données que ces équipements vont générer.

 

Bien que la firme britannique ne donne guère de détails techniques sur la technologie DynamIQ, celle-ci est présentée comme une évolution logique du mode de fonctionnement big.LITTLE. Lancé en 2011, ce dernier permet d’associer plusieurs cœurs différents au sein d’un même cluster, certains (des Cortex-A7 ou des Cortex-A53 par exemple) se chargeant des tâches à faible consommation tandis que les autres (des Cortex-A15 ou des Cortex-A57 respectivement) viennent à la rescousse lorsqu’il faut déployer de la puissance de calcul.

Selon ARM, le mode DynamIQ big.LITTLE va ouvrir la voie à des configurations de processeurs big et LITTLE jusqu’alors impossibles à mettre en œuvre (1+3 ou 1+7 notamment) avec un niveau de granularité et de commande inédit. Dans la pratique, ARM compte lancer à partir de 2017 de nouveaux processeurs Cortex-A avec des fonctionnalités permises par la technologie DynamIQ comme des instructions dédiées à l’apprentissage machine et à l’intelligence artificielle. Selon le Britannique, d’ici 3 à 5 ans, il faut s’attendre à des niveaux de performance multipliés par 50 dans le traitement d’algorithmes IA par rapport aux systèmes basés sur l’actuel vaisseau amiral Cortex-A73. Parallèlement, les concepteurs de circuits intégrés de type SoC pourront intégrer jusqu’à huit cœurs dans un même cluster, les différents cœurs étant dotés de caractéristiques de performance et de consommation distinctes. Par ailleurs, les tâches logicielles pourront être transférées d’un cœur à l’autre de façon plus rapide et plus efficace pour optimiser les performances et la consommation grâce un contrôle de la fréquence de chaque cœur indépendamment des autres, assure ARM. A suivre donc.