Wisebatt accélère la conception d’objets connectés alimentés par batterie… via un prototype virtuel

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Avec sa technologie de prototypage virtuel et de simulation d’un objet connecté alimenté par batterie, la start-up française Wisebatt apporte un logiciel d’aide à la conception de la partie électronique desdits objets qui permet d’évaluer leur autonomie au tout début du cycle de conception....

Raccourcir la durée du cycle de conception des objets connectés, analyser l’impact des décisions prises en termes d’architecture matérielle sur l'autonomie de la batterie installée dans ces objets, s’appuyer sur une communauté ouverte de développeurs pour accélérer l’adoption de sa technologie. Telles sont les grandes lignes qui ont présidé à la création en 2016 de la jeune société Wisebatt, fondée par Wilfried Dron et Marion Blatter. Au cœur du projet on trouve un outil de prototypage virtuel baptisé Estimate qui permet d’assembler graphiquement des éléments matériels d’une conception (microcontrôleurs, capteurs…), de les relier fonctionnellement entre eux et de simuler l’ensemble. Outil qui donne in fine une estimation de la consommation attendue du système qui s'avère précise et fiable dans une fourchette de 10% par rapport à des mesures physiques réalisées sur l’objet fini, contre 30% avec des méthodes plus traditionnelles reposant sur des feuilles de calcul. (Ces chiffres sont issus de plus de 200 validations expérimentales.) Destiné aux aux ingénieurs en électronique, cet outil s’utilise comme une application Web.

Wilfried Dron et Marion Blatter, fondateurs de Wisebatt

« Notre approche vise à fournir aux développeurs les données techniques précises de composants sur étagère - comme un microcontrôleur, un circuit Bluetooth… -, issues des documentations techniques des fournisseurs, explique Wilfried Dron. Une fois ces composants choisis, l’utilisateur les assemble graphiquement pour constituer la plate-forme matérielle de son système, sans les composants passifs. Avec cet outil, il s’agit d’une part de simplifier l'étape de conception matérielle et d’autre part de la partager sur le Web à travers le dépôt de projets, comme sur un GitHub pour les développeurs logiciels. »

La seconde étape du processus consiste à travailler sur le comportement du système en positionnant sur le graphique, comme avec un Grafcet (succession d’états avec un timing associé), les actions principales que le microcontrôleur va exécuter ou va faire effectuer par d'autres composants (acquisition de données, envoi de données, calcul…).

Lancer une simulation avec un modèle de la batterie

Le prototype virtuel étant réalisé, l’outil permet alors de lancer une simulation avec un modèle qui prend en compte la chimie de la batterie, ses spécifications techniques, dont son impédance interne, les effets de récupération, le vieillissement et les variations des tensions d'alimentation. En sortie, l'outil Estimate délivre non seulement une estimation de la consommation finale de l’objet, mais aussi une première évaluation de son coût via l’analyse de la nomenclature BOM (Bill of Materials) associée au projet, et automatiquement générée. A noter que ce moteur de simulation est issu des travaux de l’université Pierre-et-Marie-Curie (laboratoire LIP6 UPMC), où Wilfried Dron a conduit sa thèse de doctorat, moteur qui a fait l’objet d’un dépôt de brevet.

« Cette étape de simulation apporte des donnés factuelles précises sur le projet sans passer par l’étape de fabrication d’un prototype physique parfois coûteuse, précise Wilfried Dron. Mais elle permet surtout aux concepteurs de tester différentes hypothèses en quelques heures ou quelques jours, afin d'avoir une idée précise de la consommation et donc de l'autonomie attendue du système bien avant de tester le premier prototype. »

Actuellement, la version bêta de l’outil est en test chez plusieurs centaines de développeurs (320 ingénieurs qualifiés) dont les remarques en retour vont permettre de peaufiner la première version publique de la solution, qui sera disponible et ouverte à tous les développeurs dans quelques semaines.

La société, incubée au sein de la structure Agoranov, compte d’ores et déjà 9 collaborateurs. Elle est est en cours d’amorçage de sa première levée de fonds.