Thales prépare la sécurisation des infrastructures européennes face aux attaques des futurs ordinateurs quantiques

Quantique

Lancée en 2019 avec la déclaration du même nom, initialement signée par sept Etats membres de l’Union européenne rejoints depuis par tous les autres, l’initiative EuroQCI, dont l’objectif est de déployer une infrastructure de communication quantique sécurisée couvrant l’ensemble de l’UE, est entrée en début d’année dans une première phase de mise en œuvre. Dans ce cadre, plusieurs projets industriels, qui ont récemment obtenu le feu vert, visent à développer et à mûrir les principaux éléments technologiques de l’EuroQCI, dans le but de développer l’écosystème et l’industrie de la communication quantique en Europe.

Le groupe français Thales compte jouer les premiers rôles dans l’initiative EuroQCI et annonce s’être associé à une vingtaine de partenaires de la Deep Tech, acteurs académiques et industriels, afin de déployer d’ici trois ans une infrastructure résiliente et ultrasécurisée de communications quantiques pour les Etats membres de l'Union européenne.

L’objectif est double. Il s’agit en effet tout d’abord de sécuriser les communications et les données des infrastructures critiques et des institutions gouvernementales face aux attaques des futurs ordinateurs quantiques à travers le développement de systèmes souverains. Et, à plus long terme, l’objectif est de créer un réseau d’information quantique appelé QIN (Quantum Information Network) qui permettra non seulement la sécurisation des communications, mais également la mise en réseau de capteurs et de processeurs quantiques afin de centupler les performances déjà exceptionnelles des capteurs quantiques et ordinateurs quantiques.

A l’heure actuelle, Thales est déjà impliqué dans deux projets portant plus particulièrement sur les clés de chiffrement, l’un du nom de QKISS, coordonné par la société Exail (filiale du groupe français Gorgé), et l’autre baptisé Quarter, dirigé par la start-up espagnole LuxQuanta, issue de l’Institute of Photonic Sciences (ICFO). Ces deux projets visent à développer des équipements de génération et distribution quantique de clefs de chiffrement (QKD, Quantum Key Distribution) qui permettront aux utilisateurs de protéger leurs communications critiques des cyberattaques.

Thales participe aussi à l’alliance QIA (Quantum Internet Alliance), menée par l’université néerlandaise de Delft dont l’objectif est de démontrer la possibilité de connecter les utilisateurs de deux zones métropolitaines distantes de 500 kilomètres grâce à des répéteurs quantiques, qui permettent de pallier la déperdition de l’information via une mémoire quantique. Le groupe français est également membre de l’action de coordination et de soutien Petrus, dirigée par Deutsche Telekom, qui a pour mission la coordination technique des 32 projets EuroQCI pour le compte de la Commission européenne. Petrus est également chargé de l’établissement d’un référentiel de certification des produits et d’accréditation des réseaux de communications quantiques.

Enfin on notera que Thales Alenia Space est maître d’œuvre du projet TeQuantS qui a pour objectif le développement de technologies de communications quantiques entre l’espace et la Terre, nécessaires aux applications de cybersécurité et au développement du futur réseau internet quantique, et ce à travers la construction de satellites et stations sol optiques d’ici fin 2026.

Sur tous ces projets, les équipes de Thales travaillent à la mise au point d’équipements de génération, de distribution et de gestion de clés quantiques, au développement de chiffreurs de communication associés, et à la conception de l’architecture des infrastructures de communication quantique, précise un communiqué publié par le groupe français spécialisé dans l’aérospatial, la défense, la sécurité et le transport terrestre.