La jeune société norvégienne OniO, concepteur de microcontrôleurs auto-alimentés par l’énergie ambiante, vient de lever 5 millions d'euros pour accélérer la production de son microcontrôleur RISC-V à très faible consommation d'énergie. Le tour de table a été mené par les fonds node.vc, basé à Stockholm, et Maki.vc, basé à Helsinki, tandis que les investisseurs existants, EIC Fund et MP Pension ont complété l’investissement.
La brique fondamentale de la société est le microcontrôleur ONiO.zero architecturé autour d’un cœur 16/32 bits RISC-V (RV32EMC), avec un jeu d'instructions personnalisé pour un fonctionnement à très faible consommation d’énergie, d’un bloc radio Bluetooth Low Energy - sans quartz - à puissance d’émission programmable (-40 à +0 dBm), de 1 Ko de mémoire ROM masquée, de 2 Ko de mémoire RAM, de 8 à 32 Ko de flash à ultrabasse consommation et d’une circuiterie de gestion de l’alimentation.
Selon la société, ONiO.zero est le premier microcontrôleur à usage général du marché qui démarre à froid avec une consommation de moins de 1 µW, ce qui lui permet de fonctionner entièrement avec l'énergie ambiante, qu'elle soit d’origine solaire, RF ou thermique.
Les utilisateurs peuvent d’ores et déjà s’appuyer sur des prototypes fonctionnels de la société et des produits pilotes pour des développement de claviers solaires, d’étiquettes électroniques pour linéaires, de capteurs de qualité de l’air, de traqueurs d’actifs, de capteurs de sol, de télécommandes sans pile, etc.
Cette levée de fond va permettre à OniO de démarrer une production industrielle de son microcontrôleur, sans que la société ne détaille pour le moment quel procédé de fabrication sera mis en oeuvre.
Le circuit Onio.zero affiche selon la compagnie, dans sa version prototype, des performances de 22 µW/MHz et de 181 Coremark/mJ sur les bancs d’essai de l’EEMBC (Embedded Microprocessor Benchmark Consortium) lui permettant de fonctionner uniquement à partir de sources de collecte d’énergie, mais aussi d’allonger considérablement la durée de vie des batteries pour les composants de l’internet des objets (IoT).
Pour rappel, en 2024, le projet Select (Sustainable Electronics for Energy Harvesting Applications) emmené par OniO qui en est le chef de file, s’est vu attribué une subvention de 3,1 millions d’euros de l’Europe (au travers du programme Eurostars) avec l’objectif de développer une plateforme pour applications à récupération d’énergie (energy harvesting) bâtie sur des composants électroniques durables.
Cette future plateforme a vocation à s’intégrer dans des objets connectés et de petits appareils électroniques - étiquettes électroniques, télécommandes - tandis que les partenaires du projet ont l’ambition de réduire drastiquement la dépendance de l’industrie envers les matériaux polluants et les processus générateurs de gaz à effet de serre, en proposant une alternative durable aux solutions actuelles d’électronique auto-alimentée.