L’Europe investit 450 M€ dans la cybersécurité, y compris pour les systèmes embarqués

Hier 5 juillet 2016, la Commission européenne a signé un accord stratégique de type public-privé (PPP, Public-Private Partnership) avec l’European Cyber Security Organisation (ECSO), un organisme de droit belge ...tout récemment créé dont l’objectif est de promouvoir le marché de la cybersécurité en Europe pour stimuler les efforts de recherche appliquée dans ce domaine. A la clé de cet accord, un effort financier à hauteur de 450 millions d’euros sous la houlette du programme R&I (Research and Innovation) du programme H2020 de la Commission.

Cet investissement devrait se traduire par un apport financier du secteur privé trois fois supérieur. C'est donc à terme 1,8 milliard d'euros qui vont être investis dans la cybersécurité à l’horizon 2020 pour développer des solutions, produits et services en Europe. L’ECSO rassemble 48 organisations publiques et et privées issues de 14 pays différents. On compte parmi ses membres fondateurs une organisation d’industriels européens de la sécurité (EOS, European Organisation for Security), l’association française ACN (Alliance pour la confiance numérique) avec des sociétés comme Airbus, Bertin, Bull, Docapost, Gemalto, Orange, Safran, Sogeti ainsi que le CEA et l’Inria, son équivalent allemand Teletrust et l’Agence nationale pour la sécurité des systèmes d’information (Anssi). L'ECSO va travailler directement avec la Commission pour construire un écosystème harmonisé en Europe sur cette question de la cybersécurité.

Cette initiative intéresse de près le monde de l’embarqué, avec la montée en puissance de l’Internet des objets et les problèmes de sécurité liés aux systèmes connectés. Qu’il s’agisse de produits grand public utilisés souvent comme portes d’entrée par les pirates informatiques, ou de systèmes plus complexes comme les automobiles et les systèmes industriels, là où les attaques potentielles peuvent avoir des répercussions dramatiques en termes de sûreté de fonctionnement.

Le fournisseur allemand de semi-conducteurs Infineon, membre de l’ECSO, a justement salué cet accord, en affirmant, par la voix de Thomas Fitzek, vice-président marketing de la division Card & Security Chip, que « la priorité numéro un dans le monde des objets connectés, au sens large du terme, est d'assurer à travers les réseaux une interaction et une communication entre les personnes, les appareils électroniques et une infrastructure informatique dans le cloud  de manière entièrement sécurisée ».