Le français CTO et l’Agence Spatiale Européenne collaborent pour faire décoller la connectivité 5G pour l'IoT dans le spatial

CTI et l'ESA collaborent sur la 5G millimétrique pour l'IoT satellitaire

La société française Constellation Technologies & Operations (CTO), futur opérateur de services de connectivité spatiale, et l’Agence Spatiale Européenne (ESA) annoncent la signature d’un protocole d’accord en vue de mener conjointement des expérimentations en orbite basse (LEO, Low Earth Orbit) sur la première charge utile régénérative opérant dans la bande 5G millimétrique (mmWave) embarquée à bord d’un satellite dont le lancement est prévu en juin 2025. 

Selon CTO et l’ESA, cet accord incarne une vision commune d’un espace européen innovant, conquérant et compétitif face à la domination des géants américains et chinois dans la course à la connectivité satellitaire. 

Pour rappel, CTO, créée en 2022 et qui qui a levé 9,3 millions d’euros en fin d’année 2024, a développé ce que la société estime être la première charge utile 5G en onde millimétrique au monde pour le haut débit en orbite spatiale. Avec ce type de  liaisons au delà de 24 GHz, la charge utile de CTO est destinée aux satellites en orbite terrestre très basse (VLEO, Very Low Earth Orbit) capables de fournir des données à faible latence et à haut débit à partir d’une orbite inférieure à 400 km.

Dans ce cadre, CTO développe actuellement une constellation de satellites qui permettra aux opérateurs télécoms de proposer aux utilisateurs un accès Internet haut débit et faible latence depuis l’espace.

Après avoir été testée au sol dans des conditions environnementales spatiales simulées, la première charge utile opérationnelle de CTO, appelée "Early Test", a déjà été intégrée à la plateforme satellitaire ION de la société italienne de lancement et de déploiement de satellites D-Orbit

Cette charge utile devrait être lancée dans l’espace en juin 2025, marquant la première utilisation du spectre d’ondes 5G mmWave pour la transmission de données internet à haut débit par satellite, les ondes millimétriques 5G pouvant fournir une largeur de bande allant jusqu’à 10 Gigabit/s.

Au-delà CTO explique que sa charge utile permet au satellite d’exécuter certaines des fonctions d’une station de base au lieu de simplement acheminer les signaux en mode transparent. 

En d’autres termes CTO propose ainsi une infrastructure spatiale mutualisée, neutre et opérable en toute indépendance, permettant aux opérateurs télécoms du monde entier de déployer un accès à internet depuis l’espace, en complément des réseaux terrestres.

Aujourd’hui, à travers la collaboration avec l’ESA, la société va éprouver en conditions réelles, depuis un satellite en orbite basse, une charge utile 5G régénérative exploitant le spectre 5G FR2 (mmWave) des opérateurs télécoms. Ce test vise à valider l’interopérabilité des réseaux terrestres et spatiaux en vue de proposer une connectivité hybride à haut débit, faible latence, à moindre coût et durable.

L’ESA qui soutient activement le développement de protocoles NTN (Non-Terrestrial Networks) compatibles le 3GPP, voit en cette initiative un vecteur stratégique d’innovation et d’autonomie européenne. La combinaison d’une charge utile régénérative développée en France et des capacités d’expérimentation de l’ESA au Royaume Uni depuis son site de l’ECSAT (European Centre for Space Applications and Telecommunications) basé dans le comté d’Oxfordshire, marque selon l’ESA, une avancée majeure dans la course à la souveraineté technologique européenne.

Ce modèle mutualisé permet, selon CTO et l’ESA, de proposer une couverture économiquement compétitive pour compléter les infrastructures fibre ou cellulaires actuelles sans mobiliser d’investissements colossaux, et ouvre un nouveau chapitre pour les télécoms : celui d’une convergence maîtrisée entre réseaux spatiaux et terrestres.

Concrètement, CTO et l’ESA s’engagent dans un programme de travail visant notamment à conduire ensemble des campagnes de tests en orbite pour les technologies 5G NTN mmWave et à partager des expertises, ressources et infrastructures pour optimiser l’impact scientifique et opérationnel des essais.

En articulant leurs compétences, CTO et l’ESA estiment ainsi poser les fondations d’une filière européenne de connectivité hybride, souveraine et durable, en réponse aux défis posés par l’hégémonie de constellations commerciales existantes. 

« Cette alliance avec l’ESA illustre une ambition partagée avec notre société : bâtir une souveraineté européenne en matière de connectivité spatiale compétitive, fondée sur une technologie audacieuse, conçue et développée en Europe, explique Charles Delfieux, CEO et fondateur de CTO. Nous démontrons qu’il est possible de rivaliser à l’échelle mondiale sans compromis, en redonnant aux opérateurs télécoms la main sur leur avenir spatial. »