La start-up française Arago lève 26 millions dollars pour son processeur photonique destiné à l’IA

La start-up française Arago lève 26 millions dollars pour son processeur photonique destiné à l’IA

La jeune pousse française Arago, basée à Paris, annonce avoir levé 26 millions de dollars (22 millions d'euros) lors d’un tour d’amorçage pour commercialiser son processeur photonique destiné aux applications d’intelligence artificielle.

L’entreprise, qui possède également une implantation à San Jose en Californie et une à Tel Aviv en Israël, a mis au point une puce, dont le nom de code est JEF et qui utilise une technologie laser embarqués en lieu et place des transistors afin d’améliorer l’efficacité énergétique d’un tel circuit.

Le tour de table a été co-dirigé par les fonds Earlybird, Protagonist et Visionaries Tomorrow, avec la participation de Generative IQ et C4 Ventures, entre autres. Il comprend également des investisseurs de premier plan dans les secteurs des semi-conducteurs, de l’IA et des logiciels, notamment Bertrand Serlet (ancien vice-président d’Apple et cofondateur de Fungible), Christophe Frey (directeur général d’ARM), Olivier Pomel (cofondateur de Datadog), Thomas Wolf (cofondateur de Hugging Face) et Jack Abraham (cofondateur d’Exowatt), parmi d’autres.

Les premiers résultats présentés par Arago, montrent que le circuit JEF peut exécuter des modèles d’IA à partir de cadres logiciels standard tout en restant compatible avec l’écosystème d’IA, l’infrastructure informatique et les processus de fabrication existants.

Bien que l’entreprise soit avare de détails sur l’architecture de son processeur, et reste discrète sur l’origine de ses développements, Arago indique que sa puce conçue en 3D, intègre un processeur central qui serait connecté par des liens optiques dans un substrat photonique à des dispositifs numériques tels que la mémoire, à l’instar de ce que font des entreprises telles que Celestial AI et Lightmatter.

Toujours selon Arago, l’utilisation de la photonique pour le traitement permettrait à son processeur de se placer dans l’interconnexion entre processeurs graphiques (les GPU) et/ou entre racks pour y implanter des algorithmes d’IA en vue de réduire davantage la consommation d’énergie pour des applications d'IA.

La société estime ainsi que son approche promet de diviser par 10 la consommation d'énergie de cette puce par rapport aux principaux processeurs graphiques présents sur le marché, à performances et coûts équivalents.

Parallèlement, Arago a également développé une pile logicielle appelée Carlotta qui s’interface avec le cadre d’IA PyTorch afin d’abstraire les détails matériels de bas niveau. Ce qui permettrait aux développeurs de déployer et de mettre à l’échelle des modèles d’IA sans modifier leur base de code existante.

« La conception de notre circuit JEF permet de contourner les obstacles techniques qui ont historiquement limité les performances des processeurs photoniques grâce à la miniaturisation et à l’intégration dans un système électronique, explique Nicolas Muller, PDG et cofondateur d’Arago. Cette technologie a selon nous le potentiel de défier les lois du calcul de l’IA en n’utilisant qu’une fraction des ressources traditionnellement utilisés pour ce type de calculs. »

Arago a été créée par Nicolas Muller il y a un an avec Eliott Sarrey et Ambroise Müller dont l’expertise combinée couvre la photonique, l’électronique, les logiciels, les mathématiques et l’apprentissage automatique. D’ores et déjà l’entreprise compte une équipe de 20 personnes.