Coeurs de processeurs RISC-V : Codasisp lance une procédure accélérée de cession de l’entreprise

Cession de Codasip

La société allemande d’origine tchèque Codasip, un pionnier européen dans le domaine du RISC-V, annonce ce jour que le conseil d’administration de l’entreprise lance une procédure accélérée de cession de l'entreprise.

Depuis sa création en 2006, et surtout depuis son entrée sur le marché des coeurs de processeurs RISC-V délivrés sous forme de propriété intellectuelle en 2015, Codasip indique que la société a obtenu plusieurs subventions et financements en fonds propres de la part de divers organismes de l'Union européenne et d'autorités nationales, pour un montant global de plus de 119 millions d'euros, dont la majeure partie doit encore être perçue par l'entreprise en temps voulu.

Par ailleurs, Codasip précise que les phases suivantes des subventions totaliseront 210 millions d'euros supplémentaires, pour un total de 329 millions d’euros d’une part, et que d’autre part la société fait partie de nouveaux consortiums et projets susceptibles de générer 51 millions d'euros supplémentaires en termes de financements futurs.

Grâce à ces fonds substantiels, transférables à un acquéreur, Codasip suscite un intérêt précoce pour son acquisition incitant son conseil d'administration à se lancer dans une procédure de cession accélérée. Celle-ci, lancée officiellement ce jour, devrait être finalisée dans les trois prochains mois.

Dans son communiqué, Codasip indique que le conseil d'administration examinera les offres d'acquisition de l'entreprise, en totalité ou en partie.

Pour rappel, au cours de son développement sur le RISC-V ces dix dernières années, Codasip à développé quatre domaines de produits clés avec des équipes de R&D distinctes.

Le premier est Studio, un outil d'automatisation de la conception électronique (logiciel de CAO) pour le développement et la personnalisation des processeurs.

Le second est un portefeuille de processeurs RISC-V applicatifs et embarqués standards, développés avec Studio, mais également disponibles sous la forme d’un code RTL standard et tous disponibles en qualité automobile (sûr et sécurisé selon les normes ISO26262 et ISO/SAE 2143). Chacun de ces processeurs est personnalisable avec Studio. Ce portefeuille, largement complet selon Codasip, est associé à une part réduite du financement européen.

Le troisième volet est un portefeuille de processeurs RISC-V applicatifs et embarqués, ainsi que des logiciels complémentaires, fondés sur la technologie CHERI (Capability Hardware Enhanced RISC Instructions), une norme de cybersécurité qui traite les violations de sécurité de la mémoire, responsables d'au moins 70 % des vulnérabilités et expositions courantes. Ce portefeuille jugé complet par la société est lui aussi associé à une part réduite du financement européen.

Quatrième domaine, celui des processeurs d'application de hautesperformance en cours de développement qui bénéficie quant à lui de la majeure partie du financement européen, comme par exemple le projet DARE (Digital Autonomy with RISC-V in Europe) dont l'objet est de développer du matériel et des logiciels fondés sur des architectures ouvertes RISC-V qui alimenteront de futurs calculateurs haute performance européens dits exascale. Projet financé à hauteur de 240 millions d'euros dans lequel Codasip est fortement impliqué. 

A ce jour, Codasip emploie environ 250 personnes, dont 57 % d'ingénieurs matériel et 30 % d'ingénieurs logiciels. L’entreprise, qui dispose d’une entité de développement en France, a investi massivement pour créer ce qu'elle considère être une entreprise en pointe dans le monde dans le développement de processeurs RISC-V, avec l'ensemble de la R&D basée en Europe.

En tant que société de ventes de licences, Codasip explique dans son communiqué que ses produits sont hautement configurables et personnalisables, ce qui en fait un choix idéal pour une acquisition auprès d'une autre société de licences ou par une entreprise souhaitant utiliser ses compétences uniquement pour un usage interne.

Les personnes intéressées peuvent contacter d’ores et déjà le service juridique de l'entreprise pour un processus de recrutement qui débute officiellement aujourd'hui. Les acquéreurs potentiels signataires d'un accord de confidentialité standard bénéficieront d'un accès à une "data room virtuelle"  pour un processus de "due diligence", d'une lettre de procédure et se verront proposer des rencontres avec la direction. Toutes les offres, qu'il s'agisse d'un achat d'actions ou d'une cession d'actifs, pour tout ou partie de l'entreprise, seront étudiées.