Agriculture 4.0 : la start-up rennaise Dilepix boucle une première levée de fonds de 1 M€

Dilepix

Née en mars 2018 d’un transfert de technologie de l’Inria, l’institut national de recherche focalisé sur les sciences du numérique, la jeune société rennaise Dilepix a développé une solution qui permet, grâce à l'intelligence artificielle, une analyse rapide et en temps réel d’images de haute précision provenant d’objets connectés disséminés dans et au-dessus d’une exploitation agricole. ...

Elle vient de boucler une première levée de fonds à hauteur d’un million d’euros, un montant qui en fait l’une des opérations en amorçage les plus importantes de l’année dans le secteur de l’AgTech, label associé à la transformation numérique du secteur agricole. Ce premier tour de table a été réalisé auprès de plusieurs investisseurs, dont les trois fonds institutionnels que sont IT-Translation, Breizh Up et Crédit Agricole Ille-et-Vilaine Expansion. Dilepix est d’ailleurs hébergé dans les locaux de l’accélérateur Village by CA 35, situé sur le nouveau quartier économique de la Courrouze, entre Rennes et Saint-Jacques-de-la-Lande.

Aurélien Yol et Alban Pobla, les fondateurs de Dilepix

La solution développée par la start-up permet d’agréger et d’analyser des données remontées par les objets connectés afin de signaler les menaces et les opportunités, en cultures comme en élevage. Selon Dilepix, les techniciens de coopératives et les entreprises de conseil agronomique peuvent ainsi anticiper les événements, mieux les évaluer et agir de façon plus rationnelle et plus rapide.

Les agriculteurs travaillent en effet depuis longtemps avec des équipements dotés de fonctions numériques (robots de traite, semoirs, épandeurs d’engrais, etc.), rappelle la start-up. Mais la démocratisation de cet usage dans le secteur agricole et la sophistication des équipements représentent une nouvelle révolution, comparable à ce qu’a vécu l’industrie. Le bond technologique de l’agriculture 4.0 apporte avec elle une puissance de communication et d’interaction entre les outils, ouvrant la voie à des possibilités d’optimisation des performances de l’exploitation, économiques notamment.

En France, la loi sur l’alimentation adoptée en octobre 2018 entraîne par ailleurs une modification du fonctionnement des coopératives agricoles. Le texte dissocie le rôle de conseil de celui de revendeur de produits, y compris phytosanitaires, qu’assumait la coopérative auprès de ses adhérents. Dès lors, les technologies de Dilepix participent directement à l’évolution du secteur en facilitant la prise de décision des techniciens-conseil. « Caméras de surveillance en bâtiments d’élevage, drones au-dessus des cultures et prairies, pièges connectés au champ ou sous serre, capteurs sur robots et équipements divers, il existe autant d’outils qui permettent de récolter de la donnée, mais la mine n’est d’or que si l’information est analysée et exploitable, particulièrement lorsqu’il s’agit d’images et de vidéos, précise Aurélien Yol, cofondateur de la start-up. Nos solutions permettent une analyse immédiate et une action robotique instantanée. »

Le recours à l’intelligence artificielle s’avère par ailleurs essentiel pour que les agriculteurs puissent bénéficier de la richesse des informations obtenues et s’en servir dans leurs prises de décision tout au long des itinéraires agronomiques. « Il s’agit, par exemple, de ne pas pulvériser systématiquement un produit de manière préventive, mais de le faire au bon moment, au bon endroit, en bonne quantité, indique Alban Pobla, également cofondateur de Dilepix. Cette surveillance automatisée améliore la performance économique mais aussi la performance environnementale. Elle limite les actions à faible valeur ajoutée et privilégie l’optimisation au sens large. »

Grâce au million d’euros de la levée de fonds en amorçage, Dilepix entend poursuivre son développement, accélérer la commercialisation de sa version cloud et répondre à l’ensemble de ses demandes client. L’entreprise rennaise souhaite également compléter son équipe avec un objectif de 15 à 20 collaborateurs d’ici à la fin 2020.