Un bracelet connecté suit de près le bien-être des malades d’Alzheimer et le niveau de douleur subie

Mdoloris capteur ANI

Veiller en permanence sur le bien-être des personnes souffrant de troubles cognitifs, et ce où qu’elles soient, telle est la mission assignée à un bracelet connecté baptisé ANI Guardian, développé par le spécialiste français des technologies médicales de surveillance de la douleur Mdoloris Medical Systems, une société fondée en juin 2010 et basée à Lille.

Ce bracelet connecté a notamment pour ambition de suivre et d’analyser la douleur des personnes qui ne peuvent pas l'exprimer grâce à la miniaturisation d’une technologie, brevetée par Mdoloris, qui n'était jusqu'à présent disponible que dans les hôpitaux. Celle-ci utilise directement les signaux du système nerveux pour suivre et afficher avec précision les niveaux de douleur et de confort d’un patient. L’idée étant de remplacer les méthodes actuelles subjectives, telles que les échelles de confort, par un dispositif nomade qui suit le confort des patients de manière objective et qui s’adapte aux personnes souffrant d'autisme, de troubles cognitifs, en soins palliatifs ou victimes de certains handicaps.

Autant de cas où ces patients sont souvent incapables d’exprimer leur niveau de douleur et de confort, ce qui les expose de fait à un risque accru de maux mal diagnostiqués et insuffisamment traités, selon Mdoloris.

L'objet s’appuie sur un capteur intégré dans un bracelet textile lavable et réutilisable qui miniaturise la technologie ANI de Mdoloris. Celle-ci mesure la variabilité de la fréquence cardiaque, un phénomène connu qui contrôle la régulation du système cardiovasculaire à travers le système nerveux autonome. L’approche repose sur l’obtention d’un indice de confort, scientifiquement évalué sur une valeur numérique comprise entre 0 et 100. Un indice élevé reflète un confort optimal comme lors des périodes de soins, alors qu’un indice plutôt bas révèle un inconfort pouvant être causé par la réalisation de soins, une douleur post-opératoire ou un environnement défavorable. Cet indice est calculé à partir d’un électrocardiogramme multiparamétrique fourni pour gérer la douleur dans une zone de confort située entre 60 et 70.

La technologie ANI est issue de plus de 23 ans de recherche académique menée au CHRU de Lille (l’un des principaux hôpitaux et centres de recherche médicale de France).

Concrètement, le bracelet envoie les données par Bluetooth aux soignants, à la famille et aux spécialistes, directement sur leur smartphone, et en temps réel, assurant de fait une surveillance 24 heures sur 24 des patients, avec la possibilité de suivre l'historique des données et leur progression dans le temps. Les médecins peuvent également définir des alarmes automatiques lorsque le confort d'un patient tombe en dessous d’un certain niveau.

En attendant la mise à disposition de démonstrateurs en septembre de cette année, avant le lancement commercial prévu en juin 2023, le prototype est déjà en usage à Lille et à Strasbourg, où l’association Geprovas (Groupe européen de recherche sur les prothèses appliquées à la chirurgie vasculaire) utilise cette technologie pour accompagner les chirurgiens pendant leur formation et/ou une opération. Ce qui pourrait ouvrir, selon Mdoloris, de nouvelles perspectives pour les professionnels de la santé et d'autres professions à haut niveau de stress, en leur permettant de délivrer de meilleurs soins, tout en minimisant le stress.

« Avec notre bracelet connecté, nous cherchons à démocratiser et simplifier une technologie qui n'était jusqu'à présent utilisée que dans les hôpitaux, précise Fabien Pagniez, P-DG et fondateur de Mdoloris, Ce capteur sans fil et portable est porté par le patient comme un bracelet et met en avant notre indicateur unique, le tonus parasympathique, avec comme objectif d’assurer un confort et de préserver la dignité de ceux ayant perdu la capacité de communiquer. »