Dans le cadre de l’appel à manifestations d’intérêt “CORIFER 2023” (Conseil d'Orientation de la Recherche et de l'Innovation de la filière FERroviaire) du plan France 2030, l'équipementier Alstom annonce avoir obtenu 2,4 millions d’euros de financement public avec comme objectif de développer une plateforme de sécurité innovante pour les trains intelligents avec ses partenaires, l’école d’ingénieurs Centrale Méditerranée et la société Systerel qui apporte ici son expertise sur le protocole OPC UA dont l’objectif est de garantir la mise à jour des logiciels.
Ce projet baptisé PAIISDAIX - Plateforme d'Automatismes Intelligente et Innovante pour la Sécurité & la Digitalisation par Architecture Intégrée d'eXécution – qui a démarré formellement en août 2023, prendra fin en janvier 2028. La finalité des travaux est de développer un système multiprocesseur permettant de réaliser des systèmes embarqués critiques de sécurité plus intégrés, avec des capacités de traitement élevées en vue d’intégrer les besoins de mobilité urbaine intelligente tout en prenant en compte les contraintes croissantes de cybersécurité.
Cette plateforme de sécurité permettra de répondre au marché des métros avec conducteur ou automatique, mais aussi des tramways automatisés ou autonomes, que ce soit à l’international ou sur le territoire national.
Dans ce cadre, Systerel garantira, en matière de cybersécurité, la mise à jour des logiciels et les échanges de données entre les équipements, en s’appuyant sur son expertise OPC UA (Open Platform Communications Unified Architecture), un standard de communication qui permet l'échange sécurisé de données entre systèmes industriels. Fondé sur la norme IEC 62541, cette technologie garantit l'interopérabilité, la sécurité et la fiabilité des échanges, répondant ainsi aux exigences de cybersécurité du transport ferroviaire moderne.
Pour rappel, la société d’ingénierie Systerel est spécialisée dans le développement, la validation et l’évaluation de systèmes critiques temps réel, grâce à sa maîtrise des méthodes formelles, de la sûreté de fonctionnement et de la cybersécurité. Au travers de plusieurs implémentations de la technologie OPC UA dans des environnements industriels, elle s’est imposée comme une référence sur ce standard. La socité est ainsi à l’origine de la technologie S2OPC, une implémentation sécurisée du standard OPC UA qui a obtenu le Visa de Sécurité pour la CSPN (Certificat de Sécurité de Premier Niveau) délivré par l'Anssi (Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information)
Dans ce projet, de son côté, l’école Centrale Méditerranée aura pour tâche d’introduire l’intelligence artificielle (IA) à bord de la nouvelle plateforme embarquée de sécurité.
« Le développement de ce système informatique de sécurité embarqué de nouvelle génération permettra de relever les grands défis technologiques de la filière ferroviaire tel que l'introduction de l’intelligence artificielle embarquée ou la résilience aux cyber-attaques, commente Frédéric Wiscart, Président d’Alstom France. Ce financement est en outre une reconnaissance de la part de l’État qui considère ce projet comme structurant pour l'écosystème des transports ferroviaires français et internationaux. »
Concrètement, le développement de la nouvelle plateforme sera réalisé par trois sites d’Alstom en France : le centre d’innovation et de développement Delta à Aix-en-Provence, pour les études, la conception et l’intégration des calculateurs, le développement logiciel et les validations système ainsi que pour la conception et l’intégration de la carte informatique de sécurité UCS-NG; le site Alstom de Saint-Ouen pour les études de sécurité électronique de la carte UCS- NG et enfin le site Alstom de Villeurbanne pour les études d’industrialisation, de fabrication des prototypes et les équipements de présérie.