[EDITION ABONNES] Alors que les ventes de véhicules neufs se sont contractées de 15% en 2020, l'enthousiasme des consommateurs a commencé à se redresser à la fin 2020 ainsi qu’au premier trimestre de 2021, ce qui a surpris les constructeurs automobiles et leurs fournisseurs. ...Parallèlement, indique la société d’études ABI Research, les consommateurs sont devenus plus exigeants en matière d'infodivertissement embarqué, ce qui suscite un vif intérêt pour les véhicules connectés et stimule les opportunités de croissance pour le secteur.
Ainsi, les ventes de véhicules connectés devraient croître de 20% en 2021 et progresser en moyenne de 10,4% par an entre 2020 et 2026. « Plusieurs annonces tendent à montrer que les technologies des véhicules connectés liées aux systèmes d'infodivertissement vont façonner l'industrie automobile en 2021 et au-delà, explique Maite Bezerra, analyste chez ABI Research. Parmi ces annonces, on peut citer le partenariat entre Hyundai et Nvidia pour standardiser l'expérience d'infodivertissement reposant sur l'IA dans toute la flotte du constructeur coréen, la planche de bord MBUX Hyperscreen de Mercedes-Benz, le système d’infodivertissement iDrive 8 de BMW et la Tesla Model S avec ses dix téraflops de puissance de traitement pour une expérience de jeu supérieure. Cette effervescence va créer des opportunités pour l'ensemble de l'écosystème, et en particulier pour les fournisseurs de circuits tels que Nvidia, Qualcomm, Xilinx et NXP qui proposent des plates-formes puissantes pour gérer les fonctionnalités IA et les mises à jour over-the-air. »
Selon la société d’études, les ventes de véhicules avec infodivertissement connecté augmenteront de 23% en 2021, pour revenir aux niveaux d'avant la pandémie, grâce à une pénétration accrue sur les marchés émergents. Par ailleurs, le partenariat récemment annoncé entre Ford et Google montre une migration notable vers Android OS, qui verra plus que doubler sa pénétration dans les véhicules de production d'ici à 2023-2024. Pour ABI Research, cette proximité plus étroite entre les constructeurs automobiles et Google, impensable il y a encore quelques années, s’explique par les retours négatifs sur les systèmes d’exploitations embarqués et par la domination encore forte des technologies de projection des fonctions du smartphone sur l’écran du système d’infodivertissement.
« En raison de la reprise de la demande plus rapide que prévu, l'industrie automobile a un défi de taille à relever en 2021, prévient toutefois Maite Bezerra. En raison de la fermeture des usines automobiles l'année dernière, les sociétés de semi-conducteurs ont reporté leur production vers d'autres marchés pour compenser le manque à gagner. Avec la levée des restrictions, la demande des consommateurs a rebondi plus vite que prévu. Les constructeurs automobiles ont donc augmenté leur production pour répondre à la demande. Cependant, comme les entreprises de semi-conducteurs n'ont pas immédiatement basculé leurs usines vers des puces de qualité automobile, elles n'ont pas pu honorer les commandes à temps, obligeant les équipementiers à réduire leur production en raison de pièces manquantes. La rupture d'approvisionnement, qui devrait être résolue d'ici la fin de l'année, retardera les ventes de véhicules connectés au premier trimestre 2021 mais ne devrait avoir qu’un léger effet sur les ventes annuelles. »
