La société italienne Exein, centrée sur le domaine de la sécurité des objets embarqués connectés, a annoncé cet été la levée d'une somme de 70 millions d’euros en série C. Cette opération menée par le fonds Balderton Capital, avec la participation des fonds Supernova et Lakestar, ainsi que les investisseurs historiques 33N, United Ventures et Partech de la société, va permettre à Exein d'accélérer son expansion à l’international, notamment aux États-Unis, au Japon, à Taïwan et en Corée du Sud, tout en consolidant sa présence en Europe.

Fondée en 2018 à Rome par Gianni Cuozzo son actuel CEO, un expert en cybersécurité, Exein s’est imposé comme un acteur de référence dans la cybersécurité embarquée en développant ce que la socéité nomme un “système immunitaire numérique”, intégré directement au cœur des objets connectés pour les protéger dès leur conception. Grâce à une technologie ancrée dans le firmware des objets, Exein adopte ainsi une approche de type “security-by-design” avec des solutions comme Pulsar (détection des menaces en temps réel) et Cosmo (analyse de vulnérabilités).

Cette intégration native assure aux fabricants de sécuriser leurs produits dès la phase de développement, sans compromettre leurs performances. Les solutions industrielles d’Exein sont capables, selon la société, de surveiller, d'apprendre et de réagir en temps réel aux attaques, grâce à l’utilisation d’algorithmes d’intelligence artificielle (IA) embarqués. Ces technologies sont destinées à équiper des systèmes de secteurs sensibles tels que les infrastructures critiques, les semi-conducteurs, l’énergie, l’automobile, la santé et la robotique.

Dans un contexte où l’on estime que plus d’un tiers des cyberattaques ciblent les objets connectés, Exein propose selon elle une alternative aux modèles de défense centralisés, i.e une sécurité embarquée directement au niveau de chaque terminal. Cette approche décentralisée permet une réaction immédiate et autonome vis-à-vis des menaces extérieures tout en assurant une conformité native avec les normes internationales, telles que la directive NIS2, le Cyber Resilience Act (prévu pour son adoption en en 2026), ou encore le Cyber Trust Mark américain.

Dans la continuité de son développement global, Exein indique qu’elle étend également ses efforts à la sécurisation des infrastructures d’IA embarquée, notamment des modèles de langage de grande taille (LLM, Large Langage Model). Ses solutions intégrés au sein des environnements d’exécution des objets connectés(les runtime) visent in fine à protéger ces technologies critiques opérant directement sur les dispositifs, sans dépendance au cloud.

Selon la société, portée par une croissance annuelle de plus de 450%, ses technologies protègent aujourd’hui plus d’un milliard de dispositifs dans le monde, en s’appuyant sur des partenariats stratégiques avec des acteurs clés du secteur, tels que les fournisseurs de processeurs, cartes et modules pour l’embarque tels que MediaTek, Supermicro, Kontron, Seco ou Aaeon.

Enfin, l’entreprise prévoit des acquisitions stratégiques pour renforcer ses capacités technologiques et asseoir sa position sur les marchés clés. Au-delà, dans le cadre de son développement européen, Exein signale qu'elle a noué un partenariat en mars 2025 avec le français Integral System, expert en informatique industrielle. Cette collaboration vise à intégrer les solutions de sécurité d’Exein directement dans les dispositifs IoT distribués par la société tricolore.

« La croissance exceptionnelle d’Exein illustre l’urgence de sécuriser les dispositifs omniprésents dans notre quotidien, commente déclare Gianni Cuozzo. En intégrant la sécurité au cœur des équipements, nous estimons poser les bases d’un standard industriel, des réseaux ferroviaires jusqu'aux machines industrielles où tout est connecté, donc exposé à des risques accrus. De plus, aujourd’hui, les menaces se multiplient, amplifiées par l’IA qui aide les attaquants à cibler plus rapidement et efficacement. Exein répond à cette menace à la source, en insérant une sécurité directement sur les appareils, capable notamment de réagir en temps réel aux attaques potentielles qui arrivent notamant par le biais des portes dérobées des logiciels embarqués. »