Broadcom, Qualcomm et NXP pourraient bientôt ne faire plus qu’une seule et même société

Qualcomm-Broadcom

Ce pourrait être, si elle se concrétise, la plus grosse acquisition à ce jour dans le domaine des semi-conducteurs. Présent sur les marchés des communications filaires et sans fil, du stockage d’entreprise et de l’industriel, Broadcom a déposé le 6 novembre une proposition d’acquisition de la firme américaine Qualcomm... bien connue sur le marché de la téléphonie mobile (un créneau où l’acheteur potentiel est quasiment absent).

Broadcom se dit prêt à racheter toutes les actions Qualcomm au prix de 70 dollars par action, dont 60 dollars en numéraire et 10 dollars en actions Broadcom, soit une plus-value de 28% par rapport au cours de l’action Qualcomm le 2 novembre (avant que les rumeurs d'une possible acquisition ne commencent à bruisser). Dans ces conditions, le montant de l'opération serait de l’ordre de 130 milliards de dollars, la proposition restant valable selon les mêmes termes, que Qualcomm arrive ou non à boucler le rachat en cours du néerlandais NXP (dont la finalisation est désormais prévue en 2018).

L’entité résultante de la fusion de Broadcom, Qualcomm et NXP pourrait générer un chiffre d’affaires pro forma d’environ 51 milliards de dollars pour l’année fiscale 2017 (42 milliards sans NXP), ce qui de toute façon propulserait l’ensemble à une troisième place incontestable sur le marché des semi-conducteurs (hors fonderies) à quelques encablures d’Intel et de Samsung.

On rappellera qu’avant 2015, Broadcom s’appelait Avago Technologies. Cette dernière société, issue en 2005 de la vente des activités liées aux semi-conducteurs d’Agilent et renforcée de LSI Logic en 2014, a racheté il y a deux ans… l’ancien Broadcom pour 37 milliards de dollars. Sur son année fiscale 2017 close fin octobre (mais dont les résultats ne sont pas encore connus officiellement), Broadcom devrait réaliser un chiffre d’affaires de l’ordre de 18 milliards de dollars, une somme à laquelle il conviendra d’ajouter les activités de l’équipementier réseau Brocade Communications en cours d’acquisition. Qualcomm, pour sa part, est un poisson un peu plus gros et a bouclé son année fiscale 2017 sur un CA de 22,3 milliards de dollars, en baisse de 5% par rapport à l’exercice précédent, pour un bénéfice net de 2,5 milliards, en recul de 57%.

Ajoutons que Broadcom, dont le siège est actuellement basé à Singapour, a annoncé le 2 novembre sa volonté de rapatrier sa maison mère sur le territoire nord-américain. Une décision qui n’apparaît guère fortuite, l’administration Trump ayant récemment mis son véto au rachat de sociétés de droit américain par des entreprises étrangères. Le fonds d’investissement Canyon Bridge Capital Partners, soutenu par des capitaux chinois, n’a ainsi pas pu mettre la main sur le spécialiste des circuits logiques programmables Lattice Semiconductor, connu pour ses FPGA basse consommation et bas coût.