Textiles connectés : Cityzen Sciences se sépare d’Eolane et lance une technologie d’intégration de capteurs

Cityzen Sciences

Spécialisée dans la conception et le développement de textiles connectés, la jeune société lyonnaise Cityzen Sciences achève aujourd’hui une restructuration de son capital, désormais à 100% entre les mains de ses investisseurs initiaux. ... Objectif : pouvoir exploiter au maximum le potentiel de sa technologie d’intégration de capteurs dans des fibres textiles. Après plus d’un an de pourparlers, Eolane, société de services en électronique professionnelle présente jusqu’alors à hauteur de 45% du capital de Cityzen Sciences, coupe donc définitivement les ponts avec la start-up.

Le partenariat entre les deux entreprises s’était noué autour du projet Smart Sensing, lancé officiellement fin 2012 pour un coût total de 17,7 millions d’euros et financé à hauteur de 7,2 millions d’euros par Bpifrance, et dont le but était de développer une nouvelle génération de vêtements intelligents et communicants, destinés surtout au monde sportif professionnel. Avec l'idée de créer, pourquoi pas, une véritable filière du textile connecté en France, de la conception à la fabrication (le spécialiste des textiles processionnels Payet faisant partie du projet) .

Une concrétisation de cette collaboration a été franchie en 2014 avec la présentation d’un prototype de t-shirt connecté du nom de d-shirt. Par la suite, selon les dirigeants de Cityzen, des divergences de vues sont apparues avec Eolane, en particulier au niveau des technologies de fabrication à mettre en œuvre et autour de la volonté d’Eolane d'élever encore sa participation au capital de la jeune société. Le projet Smart Sensing a donc été arrêté et BpiFrance s’est retiré de l’aventure.

La nouvelle indépendance financière acquise par la société lyonnaise va lui permettre, selon son fondateur Jean-Luc Errand, « de saisir des opportunités présentes sur les marchés internationaux les plus porteurs, notamment le Japon et la Chine ».

Par ailleurs, depuis deux ans, les ingénieurs de Cityzen Sciences ont mis au au point un procédé d’intégration de capteurs directement dans les fils textiles (alors qu’ils sont aujourd’hui miniaturisés pour être intégrés entre deux couches de textile). Cette technologie, baptisée CTZ Inside, sera commercialisée sous licence. Elle est destinée à des entreprises qui souhaitent développer leurs propres textiles connectés grâce au savoir-faire de Cityzen Sciences.

La société, qui annonce un chiffre d’affaires de 1 million d’euros en 2016, sera présente en janvier 2017 au salon CES de Las Vegas pour montrer ses réalisations, menées en particulier avec le chinois Meddo Medical Devices (suivi de patients), le japonais Goldwin (vêtements connectés pour les sportifs), l'allemand Advansa (oreiller connecté) et le français Vivalto (suivi de patients).

Cityzen Sciences a par ailleurs été sélectionné dans le cadre de la mission Proxima par le Centre national d’études spatiales (Cnes) afin d’équiper l’astronaute Thomas Pesquet avec un vêtement connecté permettant la capture et l’analyse d’une grande quantité de données physiques et corporelles.