Nouvelle France industrielle : les logiciels et systèmes embarqués au coeur de la "solution" Confiance numérique

Exit les 34 plans de la Nouvelle France industrielle lancés en 2013 par Arnaud Montebourg. Bonjour l’Industrie du futur et les 9 Solutions industrielles françaises ! En lançant officiellement le 18 mai à Nantes la seconde phase ...de la Nouvelle France industrielle, Emmanuel Macron, le ministre de l’Economie, de l’Industrie et du Numérique a voulu, selon ses dires, rendre ces plans « plus lisibles, plus en phase avec les attentes des consommateurs et tournés vers l’international ». Il était évident que, dans ces conditions, le plan Logiciels et systèmes embarqués, inité en 2013 et sur lequel de grands espoirs ont été placés, n’allait pas rester tel quel.

De fait, un certain nombre d’objectifs poursuivis dans ce cadre initial se retrouvent désormais « noyés » dans la "Solution industrielle" peut-être la plus fourre-tout de la liste et intitulée Confiance numérique, qui regroupe aussi les anciens plans Cybersécurité, Souveraineté télécoms, Nanoélectronique et Satellite à propulsion électrique. « L’établissement d’une véritable confiance numérique suppose d’intervenir à toutes les étapes de la chaîne numérique : depuis la fabrication des composants physiques jusqu’à la conception des logiciels, sans oublier le déploiement des infrastructures », tient néanmoins à préciser le dossier de presse du ministère.

Les cinq chefs de projet de la solution Confiance numérique, dont Eric Bantegnie, le PDG d’Esterel Technologies et président de l’association Embedded France, auront donc notamment pour tâche de développer des technologies différentiantes par leurs performances (puces multicœurs, réseaux 5G), leur efficacité énergétique, leur sûreté de fonctionnement et leur sécurité. A court terme, le mois de septembre 2015 devrait d'ailleurs voir le lancement, après sélection, du projet de grande ampleur « Android industriel », défini conjointement par les fournisseurs de technologies et les industriels utilisateurs. Mais on ne connaît pas encore avec précision les contours et les fondations technologiques de ce projet. L’automne devrait aussi voir la signature d’un accord de coopération franco-allemand entre les associations professionnelles sur le logiciel embarqué « afin d’apporter une réponse technologique coordonnée en Europe ».

Bien évidemment, les technologies des logiciels et systèmes embarqués, bien que non explicitement citées, infusent aussi dans quelques-unes des huit autres Solutions de la deuxième phase de la Nouvelle France industrielle. On pensera notamment aux solutions « Ville durable » (gestion plus intelligente des réseaux d’eau et d’énergie, amélioration de la performance énergétique des bâtiments), « Mobilité écologique » (véhicule électrique, déploiement rapide d’un réseau national de bornes de recharge et de solutions de stockage d’énergie, plus grande autonomie des automobiles), « Transports de demain » (meilleure efficacité énergétique du TGV du futur et du navire de demain, plus grande électrification des technologies), « Médecine du futur » et, bien sûr, « Objets intelligents » (robotique, réalité virtuelle, Internet des objets, services sans contact pour le paiement, les transports et autres services du quotidien).

S’appuyant en partie sur la virtualisation de l’usine liée à la numérisation des processus de conception et aux objets connectés (le fameux Internet des objets industriel), le projet générique « Industrie du futur », quant à lui, aura forcément des retombées sur les fournisseurs de logiciels, briques de base et systèmes embarqués présents sur le marché des automatismes industriels. On notera d’ailleurs à cet égard le lancement à l’automne d’un partenariat avec la plate-forme allemande Industrie 4.0, présentée lors de la dernière foire de Hanovre et fortement promue par Siemens.