Safetyn analyse le facteur humain dans l’aviation à travers un boîtier multisensoriel connecté

Safetyn

C’est à l’occasion de la 53e édition du Salon international de l’aéronautique et de l’espace du Bourget que la jeune société française Safetyn a dévoilé un boîtier connecté pour la sécurité des pilotes d’aviation générale (avions légers, hélicoptères, ULM, planeurs...).... A l’origine du projet se trouve le constat d’une absence d’équipements d’assistance et de préservation de la vie des pilotes sur ces appareils alors que le facteur humain demeure la plus grande cause d’accidents en aviation générale : stress, “tunnelisation” (panique des pilotes qui entrent dans un état cognitif particulier en raison d’une avalanche de problèmes à régler), surdité intentionnelle, oublis dans les checklists, etc.

C’est à la suite de ce type de situation, rencontrée lors d’un vol très agité il y a environ une dizaine d’années, qu’Arnaud Violland, le CEO et cofondateur de Safetyn, s'est concentré sur le développement de solutions de préservation de vie et d’assistance intelligente à destination des pilotes d’aviation générale.

La solution s’appuie sur un ensemble d’outils qui collectent et analysent différents paramètres et informations sur le vol et sur le pilote, via un boîtier ad hoc installé dans l’avion. Ce boîtier électronique portable et personnel, d’une dizaine de centimètres, intègre deux caméras, l’une tournée vers l’avant et l’autre vers l’habitacle. Le système enregistre, au-delà des données de vols classiques, les données issues de capteurs disposés sur le pilote (montre, gants, casque connectés…) afin de détecter un éventuel état de stress. Si tel est le cas, le boîtier met automatiquement en contact le pilote avec son instructeur par téléphone. Un bouton d’appel d’urgence permettant aussi un appel manuel.

En parallèle, le boîtier émet une alerte en cas de risque de collision avec le terrain, en cas d’incursion en zone soumise à autorisation... Avant le vol, le boîtier permet aussi de vérifier que le pilote a bien prononcé à voix haute les points cruciaux de la checklist ; si un item est omis, une alarme sonore s’active.

Après le vol, les données recueillies sur une clé USB sont exploitables pour identifier les difficultés rencontrées lors du vol. Ce qui permet notamment d’introduire les situations rencontrées dans des cas réels lors de la formation des pilotes.

Créé fin 2016 à Saint-Genis-Pouilly (Ain) dans l’incubateur CERN InnoGex, Safetyn a ensuite rapidement déployé ses équipes au sein de l’accélérateur Airbus BizLab situé à Toulouse puis à Salon-de-Provence dans le cluster Safe du Pôle Pégase. La société a levé en 2018 800 000 euros via la structure de financement Airbus Développement.