Véhicules autonomes : la plate-forme Autosar Adaptive se lie avec le standard d’échange de données DDS

[EDITION ABONNES] Conformément à son objectif de publier désormais tous les six mois une nouvelle version de l’environnement logiciel Autosar Adaptive (AR-AP), le consortium Autosar vient d’officialiser la mouture 18-10 de sa plate-forme conçue pour le marché de l’automobile. ...Si l’on en croit l’éditeur américain Real-Time Innovations (RTI), cette mouture instaure une connexion forte avec le standard d’échange de données en réseau DDS (Data Distribution Service). Spécifié par l’OMG (Object Management Group), le standard DDS est bâti sur un mécanisme de type publish and subscribe et cible principalement les industries soumises à de fortes contraintes de fiabilité et de performances.

La version 18-10 va donc permettre aux constructeurs automobiles d’implémenter un framework Autosar Adaptive avec DDS et de développer des systèmes hautement automatisés tels que des véhicules autonomes de niveaux 4 et 5. Selon RTI, qui affirme avoir travaillé main dans la main avec le consortium Autosar sur cette implémentation, Autosar, fort de l’apport des mécanismes DDS, dispose maintenant d’un framework de communication calibré pour la mise en production qui offre la fiabilité, l’échelonnabilité et les performances requises par ces systèmes complexes.

A la différence du standard Autosar « classique » où la configuration logicielle des unités de contrôle/commande électroniques automobiles (ECU) est figée au niveau fonctionnel après la phase de développement, le standard Autosar Adaptive, rappelons-le (voir notre article ici), doit permettre de faire évoluer les applications et fonctionnalités portées par une ECU tout au long du cycle de vie d’un véhicule via, notamment, des mises à jour over-the-air. Au sein de la plate-forme Autosar Adaptive, les composants DDS sont désormais optimisés pour le partage de données de bout en bout sans qu’il y ait nécessité d’effectuer de gros travaux d’intégration spécifiques, précise RTI, le framework de communication prenant en charge tous les systèmes d’exploitation et les architectures de processeurs utilisés traditionnellement par les constructeurs automobiles et leurs fournisseurs.

Par ailleurs, affirme l’éditeur, les constructeurs peuvent sans problème mettre en œuvre d’autres technologies non couvertes par les spécifications Autosar comme les systèmes en nuage et de back-end, ainsi que des composants additionnels répandus dans l’industrie automobile comme les environnements Matlab et Simulink ou les plates-formes dSPACE, Linux ou QNX.

Fournisseur majeur de logiciels DDS pour le secteur industriel notamment, RTI rappelle qu’il a rejoint le consortium Autosar en 2017 pour faire évoluer le standard et assurer qu’il réponde aux exigences techniques des véhicules autonomes. La société américaine a d’ailleurs tout récemment annoncé Connext 6, présenté comme le premier framework de connectivité adapté aux contraintes des systèmes hautement automatisés (lire notre article ici). « Avec le standard DDS pleinement intégré dans la spécification Autosar, l’industrie automobile peut utiliser RTI Connext et DDS pour développer des applications à hautes performances telles que les applications de fusion de données issues de multiples capteurs, indique Bob Leigh, directeur de l’activité Véhicules autonomes chez RTI. Ils peuvent aussi connecter de façon efficace des applications reposant sur Autosar avec d’autres systèmes via une architecture de type Internet des objets industriel (IIoT) robuste et avant-gardiste. »

A noter que le consortium Autosar a, pour la première fois, publié simultanément les dernières moutures en date des spécifications Autosar Classic (la R4.4) et Autosar Adaptive (la R18-10 donc) avec des mises à jour destinées à harmoniser les deux plates-formes. La prochaine version, la R19-03, devrait se focaliser sur la consolidation des deux standards.