Le projet TC-Rail va démontrer la possibilité de conduire dès 2019 un train sans conducteur à bord

La SNCF, l’IRT (Institut de recherche technologique) Railenium, Thales, Actia Telecom et le Cnes ont lancé officiellement le 18 octobre dernier le projet TC-Rail (Télé-Conduite sur Rail). Ce projet, d’une durée de 42 mois, vise à démontrer la possibilité de conduire un train à distance avec un conducteur au sol, ...et ce en maintenant un très haut niveau de sécurité. Les cinq partenaires comptent mettre en place deux démonstrateurs de conduite d’un train depuis un site à distance, la SNCF tablant sur la réalisation d’un démonstrateur sur un premier cas d’usage dès début 2019.

La téléconduite, qui est en fait une brique indispensable au futur train autonome, est amenée à s’adapter à tous les cas d’usage. Selon la SNCF, les manœuvres de train (fret, TER, Transilien ou TGV) depuis et vers les centres de maintenance pourraient ainsi, à moyen terme, être réalisées par ce biais.

Dans son principe, la téléconduite, qui permettra de reprendre le contrôle à distance du train pour gérer certains modes dégradés, s’appuie sur la communication entre le train et un site à distance, et le développement d’une interface homme-machine (IHM) de conduite à distance. L’enjeu du projet TC-Rail sera de lever les principaux obstacles techniques qui pourraient s’opposer à une telle exploitation en sécurité. Selon les partenaires du projet, la mise en œuvre du système complet pour la téléconduite des trains nécessite la mise en place d’un certain nombre de compétences, autant industrielles qu’académiques. A ce titre, le client final, la SNCF, assurera la coordination technique et la coordination des lots de démonstration afin d’évaluer sur sites réels les différents développements réalisés au cours du projet.

L’IRT Railenium, à travers ses ressources propres et un tissu de chercheurs associés (issus des laboratoires de l’Ifsttar, de l’UTC et des universités de Lille1 et de Valenciennes) apportera, pour sa part, une expertise sur les sujets liés notamment au développement de l’IHM de téléconduite, aux télécommunications terrestres, à la démonstration de sécurité ou à la cybersécurité. Thales, dans le cadre de ses activités innovantes sur l’autonomie des trains, fera jouer ses compétences sur les aspects télécommunication entre le train et le sol, ainsi que sur les sujets liés à la sûreté de fonctionnement et à la cybersécurité. Enfin, Actia Telecom mettra en œuvre son savoir-faire dans le domaine des télécommunications satellitaires tandis que le Cnes amènera son expertise et un support technique dans le domaine des systèmes satellitaires.

« Le projet de téléconduite sur rail est au cœur de la stratégie du train du futur de la SNCF, a commenté Pierre Izard, directeur général délégué en charge des systèmes et technologies ferroviaires du groupe français. Cette stratégie repose sur le développement de différents niveaux d’automatisme, dont le démonstrateur de conduite à distance constitue la première étape. La SNCF a choisi de concevoir son train autonome en partenariat avec la recherche publique et des acteurs industriels reconnus et innovants. C’est une volonté forte. Nous préparons le futur du train en mobilisant toute une filière dynamique. »

Selon la SNCF, les premières expérimentations de téléconduite débuteront dès 2019 avec un train de fret télécommandé. Dès 2021, les manœuvres des trains de fret et des TER pourraient être partiellement automatisées depuis et vers les centres de maintenance. En 2022, le prolongement vers l'ouest parisien du RER E, Eole, sera mis en service avec une semi-autonomie entre Nanterre et Rosa-Parks (19e arrondissement de Paris). « Il s'agira du premier système autorisé à faire de l'automatisme sur le réseau ferré national », a précisé Alain Krakovitch, directeur général SNCF Transilien. En 2023, les premiers TGV semi-autonomes devraient circuler sur des voies réservées pour améliorer la fréquence des trains. Avec l’ambition  notamment d’ajouter 25% de trains en plus sur la ligne Paris-Lyon.