Le processeur Intel Atom C3000 (Denverton) a déjà ses aficionados dans le monde de l’embarqué

[EDITION ABONNES] Intel a été jusqu’ici plutôt discret sur ses processeurs Atom C3000 (connus sous le nom de code de Denverton) dont une vingtaine de moutures différentes seront disponibles officiellement avant la fin septembre. Il n’empêche. Un certain nombre de fabricants de cartes et modules embarqués - et non des moindres - les ont déjà adoptés. ...

Disponible dans des versions de deux à seize cœurs cadencés jusqu’à 2,4 GHz (en mode turbo) pour les plus puissantes et décliné en modèles pour « serveurs » et en moutures « embarquées », le processeur 64 bits de type SoC Atom C3000 est gravé en technologie 14 nm et repose sur la même microarchitecture Goldmont que ses prédécesseurs. S’il n’intègre pas d’unité graphique, il n’en dispose pas moins d’un jeu riche d’entrées/sorties, avec la présence d’interfaces PCI Express Gen3 (jusqu’à 16), USB 3.0 (jusqu’à 8), SATA 6 Gbit/s (jusqu’à 16) et 10 Gigabit Ethernet (jusqu’à 4). Affichant une enveloppe thermique comprise entre 9 W (pour le C3338 double cœur) et 32 W (pour le C3955 à seize cœurs), l’Atom C3000 peut aussi embarquer jusqu’à 16 Mo de mémoire cache et adresser jusqu’à 256 Go de mémoire DDR4.

Congatec est preneur

Dans le monde de l’embarqué, le dernier-né des processeurs Atom aurait pu passer inaperçu si plusieurs fabricants de modules et de cartes n’avaient pas profité de l’été 2017 pour annoncer des produits bâtis sur le circuit d’Intel. C’est le cas de la société Congatec avec le serveur sur module conga-B7AC au format COM Express Type 7 (photo ci-contre) qui, selon la firme allemande, élève encore la barre en termes de performances pour l’edge computing grâce à la prise en charge de l’Ethernet à 10 Gbit/s.

Le module se décline en huit versions différentes en fonction du modèle C3000 embarqué pour une enveloppe thermique oscillant entre 11 W (Atom C3508 à quatre cœurs 1,5 GHz, 8 Mo de cache) et 31 W (Atom C3958 à seize cœurs 2 GHz, 16 Mo de cache), avec la possibilité de disposer de quatre liens 10 Gigabit Ethernet. Congatec le destine aux microserveurs industriels modulaires ainsi qu’aux équipements réseau et télécoms robustes comme les stations de base pour petites cellules, les passerelles industrielles et les systèmes de stockage, les modules pouvant fonctionner dans la gamme de température comprise entre -40 et +85°C.

Pour l'edge computing industriel

« Pour effectuer les tâches qu’on attend d’eux, les équipements embarqués et distribués en bordure de réseau ont à gérer des flux massifs de communications TCP/IP et de gros débits de stockage en temps réel, commente Martin Danzer, directeur Product Management chez Congatec. Ces centres de données de périphérie doivent disposer d'énormes capacités multicœurs du fait qu’ils traitent en parallèle des paquets de données de plus petite taille. C'est la zone d'application où les nouveaux processeurs Atom C3000 complètent notre gamme de serveurs sur modules équipés de processeurs Intel Xeon D. De par leur coût et leur consommation réduits, ils nous permettent d'offrir, à un niveau encore plus bas dans les infrastructures industrielles, une bande passante réseau et des capacités de stockage très importantes. »

Prenant en charge jusqu'à 20 voies PCI Express (12x PCI Gen3, 8x PCI Gen2), le module COM Express Type 7 conga-B7AC affiche aussi un temps de latence minimum pour les équipements de stockage ainsi que des voies d'accès très rapides à tous les différents réseaux de capteurs, bus de terrain et Ethernets industriels, ajoute la firme allemande. Tous les modules de la gamme fournissent en outre jusqu'à 48 Go de mémoire DDR4 2400 avec ou sans code de correction d'erreurs (ECC) selon les besoins. Ils disposent aussi de l'interface NC-SI (Network Controller Sideband Interface) réservée à la connexion d’un contrôleur de gestion de la carte (BMC) pour une administration hors bande à distance. Deux ports SATA 6G ainsi que diverses interfaces d'E/S (2 x USB 3.0, 4 x USB 2.0, LPC, SPI, I2C et 2 x UART) complètent les fonctionnalités du module qui héberge un module TPM (Trusted Platform Module) pour les équipements réseau sensibles en matière de sécurité.

Portwell et Kontron en piste

Congatec n’est pas toutefois le seul à avoir annoncé des modules processeurs COM Express architecturés autour de l’Atom C3000. C’est aussi le cas du taiwanais Portwell avec un modèle au format Basic (125 x 95 mm) compatible COM Express 3.0 Type 7 et référencé PCOM-B701 (photo ci-contre). Le fournisseur rappelle à cet égard que le brochage Type 7 est particulièrement bien adapté aux besoins des applications qui ne nécessitent pas de graphiques, les interfaces graphiques prises en charge par le brochage Type 6 étant remplacées par des ports 10 Gigabit Ethernet (jusqu’à 4) et jusqu’à 32 liens PCI Express. D’où l’adéquation avec les caractéristiques intrinsèques de l’Atom C3000 (qui ne dispose pas, rappelons-le, d’unités graphiques intégrées).

Dans le cas du module PCOM-B701 de Portwell, les quatre ports Ethernet 10 Gbit/s calibrés en mode 10GbE-KR permettent à l’utilisateur de concevoir les interfaces physiques de leur carte porteuse selon différentes configurations : KR pour la connexion vers un fond de panier, cuivre (avec prise RJ-45) ou fibre (SFP+). Le produit du Taïwanais dispose en outre d’une interface NC-SI et, en option, d’une interface eMMC 5.0 pour un stockage sur le module processeur lui-même. Apte à embarquer jusqu’à 48 Go de mémoire DDR4 (ECC ou non), le module, proposé avec une carte porteuse d’évaluation (estampillée PCOM-C700), donne aussi accès aux signaux 12x PCIe 2.0 x1, 1x PCIe 3.0 x8, 2x SATA 6 Gbit/s et 4x USB 3.0/2.0.

L’allemand Kontron n’est pas en reste et prévoit de lancer d’ici à la fin 2017 la commercialisation d’au moins deux produits bâtis sur l’Atom C3000, en l’occurrence le module processeur COM Express Type 7 au format Basic COMe-BDV7 (photo ci-contre) et une carte mère Mini-ITX. Ils seront tous deux munis de la solution de sécurité Approtect qui s’appuie sur un élément sécurisé (un circuit de la société WiBu Systems) et qui a vocation à protéger les applications utilisateur de la copie, du vol de propriété intellectuelle, de la rétro-ingénierie et de la contrefaçon. Approtect chiffre à cet effet le code source d’une application, tandis que le circuit de sécurité vérifie constamment le cryptage de l’application afin de s’assurer qu’elle s’exécute bien sur les équipements prévus à cet effet. Parallèlement, son intégrité est supervisée et protégée pour éviter l’exécution d’applications suspectes.

A noter encore que l’allemand MSC Technologies, filiale du distributeur Avnet, compte équiper ses premiers modules processeurs COM Express Type 7 des SoC Atom C3000.