Internet des objets : l’interopérabilité entre écosystèmes "concurrents" n’est plus un vain mot

[EDITION ABONNES] Poussé par plusieurs organismes de normalisation régionaux, un ensemble de spécifications tout juste publiées promet l’interconnexion sans couture d’objets et d’équipements connectés n’obéissant pas forcément aux mêmes protocoles de communication. ...

Comme annoncé cet été, l’association oneM2M, créée en juillet 2012 par plusieurs organismes de normalisation internationaux dont l’Etsi européen, a officiellement publié en ce début d’automne la Release 2 de ses spécifications. Une annonce qui intervient au moment même où Gartner anticipe l’usage de 6,4 milliards d’équipements IoT fin 2016, un nombre qui devrait atteindre 20,8 milliards d’unités d’ici à 2020.

Dédiées aux infrastructures de gestion d’équipements M2M et d’objets connectés, les spécifications oneM2M sont vouées à fournir aux opérateurs télécoms une plate-forme de service commune pour un large éventail d’applications M2M et IoT. En début d’année, l’organisme de standardisation avait déjà publié une version mise à jour de la Release 1, un an tout juste après la publication des spécifications initiales, version qui intégrait des améliorations issues des retours d’expérience des premières implémentations et des résultats du premier test d’interopérabilité oneM2M organisé dans les locaux sophipolitains de l’Etsi en septembre 2015.

Basée sur les contributions de plus de 200 sociétés, la Release 2 s’appuie sur la Release 1 des spécifications oneM2M mais, pour la première fois, elle est aussi censée assurer un interfonctionnement avec des écosystèmes IoT populaires tels que OMA LightWeight M2M, AllSeen ou OCF (Open Connectivity Foundation) (lire aussi notre article « L’Internet des objets frémit sous les feux croisés de la standardisation », paru dans le magazine numérique L’Embarqué n°10). Selon l’association oneM2M, la Release 2, qui comprend 17 spécifications au total, met l’accent sur la sécurité en assurant l’échange sécurisé d’informations de bout en bout entre les serveurs dans le cloud et n’importe quel objet connecté, et en implantant un contrôle d’accès dynamique basé sur les notions de rôles et d’attributs. De quoi, selon l’organisme, gérer la complexité de la gestion des politiques de contrôle d’accès dans les scénarios IoT complexes orientés grand public et permettre la délivrance d’autorisations temporaires à certains équipements connectés en cours de fonctionnement.

Toujours selon l’association oneM2M, la Release 2 met aussi l’accent sur le rôle majeur des applications industrielles et de la maison connectée dans le déploiement de l’Internet des objets, une importance qui n’est pas à négliger face à d’autres marchés IoT comme l’automobile, la santé, l’énergie, les transports ou la ville intelligente.

Parmi les entreprises ayant déjà sauté le pas et implémenté concrètement les spécifications oneM2M, l’association oneM2M cite LG Uplus, une filiale du groupe LG qui commercialise une montre connectée pour enfant compatible, les trois principaux opérateurs télécoms coréens (ST Telecom, KT et LG U+), InterDigital, qui a basé sa propre plate-forme de gestion IoT sur les standards oneM2M, ainsi que Hewlett Packard Enterprise qui a aussi aligné sa plate-forme HPE Universal IoT sur les spécifications de l’organisme (lire notre article ici). Enfin, l’initiative Almanac de l’Union européenne expérimente actuellement l’architecture oneM2M au sein d’un projet de ville intelligente sur Turin en Italie.

Enfin, on rappellera que le groupe de travail Eclipse IoT (Internet of Things) de la fondation Eclipse a récemment bouclé la version 1.0  du code open surce élaboré dans le cadre du projet Eclipse OM2M. Initié par des développeurs du laboratoire LAAS-CNRS, ce projet s’était focalisé initialement sur une implémentation open source du standard SmartM2M de l’Etsi mais avait par la suite migré sur le standard oneM2M publié début 2015 par l’association du même nom.