Internet des objets : les Etats-Unis donnent le coup d’envoi aux réseaux compatibles LTE-M

[EDITION ABONNES] Un premier opérateur américain d’envergure a annoncé officiellement le déploiement d’ici à la fin de l’année de la technologie LTE-M, développée spécifiquement pour les applications M2M et IoT longue portée et basse consommation. ...   Verizon espère bien être le premier fournisseur américain de services cellulaires à lancer commercialement une offre de connectivité compatible avec la spécification LTE-M. Début septembre, l’opérateur a annoncé pour la fin de l’année le déploiement de cette technologie dédiée à l’Internet des objets (IoT) au sein de son propre réseau LTE 4G. Egalement dénommé LTE CAT-M1 et avalisé en juin dernier par la spécification 3GPP Release 13 (LTE-Advanced Pro), le LTE-M, rappelons-le, cible les applications M2M et IoT longue portée et basse consommation qui peuvent nécessiter une autonomie de plusieurs années. La spécification abaisse notamment la bande passante minimale du LTE de 20 MHz à 1,4 MHz avec des débits variant de quelques centaines de bits par seconde (et une fréquence d’envoi modulable) en voie montante, à quelques centaines de kilobits par seconde, notamment en voie descendante pour la mise à jour de logiciels embarqués. Une flexibilité que les promoteurs du LTE-M jugent indispensable pour faire face à la diversité des cas d’usage de l’Internet des objets.   Dans le cadre du déploiement de la technologie LTE-M, Verizon travaille en collaboration avec tout un écosystème dont les fabricants de semi-conducteurs Altair (propriété de Sony) et Sequans qui, tous deux, ont sous le coude des circuits radio compatibles. Le premier, qui fournit des fabricants de modules M2M cellulaires comme Telit ou Sierra Wireless, compte lancer vers la fin 2016, sous la référence FourGee-1210, un jeu de circuits bimode LTE CAT-1/CAT-M1 (lire notre article ici). Le français Sequans, pour sa part, a récemment fait des démonstrations publiques de son circuit radio Monarch, présenté comme le premier à supporter à la fois les technologies LTE-M et NB-IoT (CAT-NB1) (lire notre article ici).   A l’occasion de la manifestation CTIA Super Mobility 2016 qui s’est tenue début septembre à Las Vegas, Verizon a également annoncé une collaboration avec Qualcomm Technologies en vue de préintégrer sa plate-forme de bout en bout PaaS (Platform-as-a-Service) ThingSpace IoT avec le circuit modem LTE-M MDM9206 du fabricant de semi-conducteurs. Une intégration qui devrait être effective à partir de début 2017 et qui a déjà été retenue par le fournisseur américain de solutions de comptage d’eau communicantes Neptune Technology.   Dans le cadre du déploiement de son réseau LTE-M, Verizon a également signé des partenariats avec les fabricants de modules radio u-blox, Telit, Sierra Wireless et Gemalto, ainsi qu’avec les équipementiers Nokia et Ericsson. On rappellera que Sierra Wireless a présenté dès février 2016 un premier prototype fonctionnel de module LTE-M compatible avec la Release 13 du 3GPP. Bâti sur un jeu de circuits ad hoc d’Altair et mettant en œuvre les procédés de réduction de la consommation PSM (Power Saving Mode) et EDRx (Extended Discontinuous Reception) définis par le 3GPP, le module a participé sur le Mobile World Congress 2016 à des démonstrations LTE-M en communication réelle avec une infrastructure Ericsson. Selon Sierra Wireless, qui compte également commercialiser des modules NB-IoT (dans un second temps et en tant que technologie complémentaire au LTE-M), le LTE-M cible des applications M2M et IoT qui nécessitent des communications au débit de l’ordre de 375 kbit/s tandis que le NB-IoT vise plutôt des domaines d’application qui se satisfont de débits compris entre 20 et 80 kbit/s.   De son côté, la firme suisse u-blox, qui a dévoilé son premier module radio NB-IoT en juillet, a annoncé début septembre son premier modèle LTE-M. Référencé Sara-R4, le module affiche des dimensions de 16 x 26 x 2,6 mm et sera disponible au cours du quatrième trimestre, en phase avec le déploiement des réseaux LTE-M aux Etats-Unis, affirme la société helvète. Marchés visés : la maison connectée, les systèmes de sécurité, la surveillance et le contrôle/commande industriels, le suivi d’actifs, la télématique, la santé connectée, le comptage d’énergie communicant, les villes intelligentes et les dispositifs électroniques portés sur soi.   A noter qu’un autre opérateur cellulaire américain d’envergure s’est aussi engagé sur le terrain du LTE-M. AT&T et Sierra Wireless vont en effet déployer un réseau pilote compatible en novembre sur la région de San Francisco. Une étape préliminaire à un lancement commercial du LTE-M par AT&T en 2017, sachant que Sierra Wireless compte démarrer la commercialisation en volume de ses modules AirPrime LTE-M au facteur de forme CF3 (propre à la société franco-canadienne) au cours du premier semestre de l’année prochaine.