[SPECIAL ABONNES] Alors qu’elles se sont complètement banalisées dans le domaine des micro-ordinateurs et des smartphones, les mises à jour logicielles over-the-air, réalisées à distance à travers un lien de communication sans fil, sont encore balbutiantes dans l'environnement automobile. Mais la donne est en train de changer ! ...

Les procédés de mises à jour logicielles over-the-air (OTA) vont se répandre comme de la poudre dans l’industrie automobile, prévient le cabinet d’analystes IHS Automotive. Raisons invoquées : la capacité à réduire les coûts de garantie, l'amélioration du taux de satisfaction client (du fait qu’il n’est plus nécessaire pour un conducteur de retourner chez le concessionnaire pour les mises à jour ou les correctifs logiciels) et la possibilité de mises à jour des fonctionnalités des systèmes d’info-divertissement embarqués tout au long du cycle de vie du véhicule. Ainsi, selon la société d’études de marché, les économies générées par les constructeurs automobiles grâce aux mises à jour OTA passeront de 2,7 milliards de dollars en 2015 (économies dues essentiellement à la mise à jour des équipements télématiques) à plus de 35 milliards de dollars en 2022.

Une segmentation du marché en cinq catégories

IHS segmente le marché en cinq catégories principales : les mises à jour cartographiques (Map OTA), les mises à jour des applications embarquées (Apps OTA), les mises à jour des logiciels (OS et IHM) des systèmes d’info-divertissement (Infotainment OTA), les mises à jour des logiciels de bas niveau des unités télématiques (TCU OTA) et les mises à jour des logiciels de bas niveau des unités de contrôle/commande électroniques, les fameuses ECU (ECU OTA).

 

 

Selon la société d’études, les mises à jour OTA d'unités télématiques représentent aujourd'hui le segment le plus important du marché avec 14,5 millions de véhicules équipés de tels mécanismes sillonnant les routes en 2015 et 160 millions en 2022 ! Quant aux procédés Map OTA et Apps OTA, qui n’impliquent pas ou très peu de contraintes de sûreté de fonctionnement, ils sont en passe d’être largement adoptés par les principaux constructeurs. Selon IHS, le nombre total de véhicules en circulation équipés de mécanismes de mises à jour de cartes cartographiques et d’applications embarquées étaient respectivement de 1,2 million et de 3 millions en 2015. Des chiffres qui devraient se hisser aux alentours de 32 millions et de 53,8 millions d’unités respectivement en 2022.

Le firmware des ECU  bientôt mis à jour OTA ?

Les mises à jour OTA de plates-formes logicielles d’info-divertissement s‘avèrent, elles, autrement plus complexes à mettre en oeuvre, note le cabinet d'analytes, et ce en raison du nombre important de lignes de code impliquées, surtout si certaines parties du système d’exploitation doivent être remplacées. A ce titre, il est plus probable que ces mises à jour soient effectuées via une liaison Wi-Fi plutôt qu’à travers un réseau 4G LTE. Selon IHS, ce marché émergent va toutefois progresser rapidement dans les cinq prochaines années sous l’impulsion de constructeurs majeurs comme Ford, Chrysler et GM. Si seulement 200 000 véhicules seront équipés de mécanismes de mises à jour OTA de logiciels de systèmes d’info-divertissement cette année, ce nombre pourrait atteindre 96,4 millions d’unités d’ici à 2022.

Enfin, conclut IHS, les déploiements de mises à jour OTA de logiciels de bas niveau des ECU sont rares et seul le constructeur Tesla, qui n’a pas d’historique à gérer, a pour l’heure implémenté concrètement de tels mécanismes dans ses véhicules. Selon le cabinet d’études, 86 000 automobiles équipées de ce type de fonctionnalité rouleront sur les routes en 2015 mais ce nombre devrait rapidement progresser pour atteindre environ 25,7 millions d’unités au total en 2022. Certains éditeurs ne s'y trompent pas et commencent d'ailleurs à proposer aux constructeurs des plates-formes de mises à jour over-the-air des logiciels d'ECU à l'instar de Redbend, désormais aux mains d'Harman, ou de Movimento.