Buddy ou l’émergence de la robotique de service grand public…

Conçu par Blue Frog Robotics, jeune société française créée en 2014 par Rodolphe Hasselvander, le projet de robot Buddy vient de clôturer une campagne de financement participatif exceptionnelle ...sur le site Indiegogo avec une levée de 618 000 dollars (soit six fois plus que le montant prévu). Buddy pourrait bien, au vu de ce succès, devenir le premier robot de service au monde à toucher réellement le grand public. Il faut dire que les concepteurs de cet engin d’environ 50 cm de hauteur ont basé leurs travaux sur deux mantras : réaliser un système dans une logique de coût accessible au grand public, soit moins de 1 000 euros, et s’appuyer sur des cas d’usage plutôt que sur une approche d’ingénieur purement technologique (une tentation lorsque l’on travaille sur des robots…)

Résultat, Buddy se présente comme un véritable compagnon au quotidien pour réaliser des tâches utiles : surveiller la maison, détecter des anomalies (fuites de gaz, d’eau…), aider à l’autonomie des personnes âgées à domicile (en jouant un rôle de lanceur d’alerte, en cas de chute par exemple, ou de veilleur en rappelant les médicaments à prendre). Le robot est également plus ludique en offrant une interface de jeu avec les enfants.

Afin que le robot soit le plus évolutif possible et qu’il s’adapte aux nombreux cas d’usage possibles, l’équipe de Blue Frog Robotics a choisi de le commercialiser sous une forme de base relativement simple, avec la possibilité au niveau matériel de rajouter des accessoires (des bras, un aspirateur, une desserte...). Au niveau logiciel, il est par ailleurs possible de faire des mises à jour automatiques de code et de télécharger de nouvelles applications. Avec une mécanique simple, quatre moteurs seulement, l’objectif est aussi de diminuer au maximum le risque de pannes et de dysfonctionnements.  

D’un point de vue technologique, le robot est équipé d’une tablette au niveau de la tête qui tient lieu d’interface visuelle et sonore avec l’environnement. Il intègre aussi de multiples capteurs (détection d’obstacle, de température) et un algorithme de reconnaissance de l’espace dans lequel il évolue. Il peut ainsi optimiser ses déplacements par exemple lorsqu’il est utilisé comme aspirateur ou pour retrouver sa base de chargement électrique lorsque ses batteries sont faibles.

Au delà de la vente de l’objet complet dans des circuits de distribution grand public à partir du début 2016, Blue Frog Robotics va aussi proposer le robot sous la forme d’une plate-forme de développement en open source avec la fourniture d’un SDK (Software Development Kit) et d’API de programmation. Avec la possibilité de travailler avec des outils logiciels populaires comme OpenCV ou Unity3, ou de coder directement en C, C++ ou en Python l’application.