Réseaux dédiés IoT et M2M : l’alliance LoRa franchit un pas décisif vers l'interopérabilité

[SPECIAL ABONNES] Créée en début d’année et déjà forte d’une cinquantaine de membres (dont Actility, Bouygues Télécom, Cisco, IBM, Kerlink, KPN, Sagemcom et Semtech), l’alliance LoRa vient de franchir une étape décisive dans sa volonté ...d'assurer l’interopérabilité entre les points d’extrémité (objets, capteurs…) et les passerelles et concentrateurs au sein d’une architecture de réseau M2M ou IoT longue portée et basse consommation (LPWA) basée sur la technologie LoRa. L'organisme industriel annonce la diffusion de la version publique de la spécification LoRaWAN 1.0 et sa mise à disposition en téléchargement sur le site de l’organisme industriel. Non soumis au paiement de redevances, c'est le protocole LoRaWAN qui doit en effet garantir cette interopérabilité entre équipements issus de constructeurs différents ainsi qu'avec un serveur réseau centralisé.

 

Initialement développée par le français Cycleo, acquis en 2012 par l’américain Semtech, la technologie de communication radio LoRa, totalement asynchrone, repose sur un procédé de transmission par étalement de spectre. Elle peut être utilisée aussi bien dans la bande 2,4-2,5 GHz que dans les bandes situées sous le gigahertz entre 169 MHz et 950 MHz, dans des liaisons pont-à-point ou dans des configurations réseau en étoile.

Parmi les points forts avancés par Semtech, on peut citer une extrême sensibilité en réception qui garantit des bilans de liaison de plus de 20 dB supérieurs à ceux affichés par les technologies standard, une très faible consommation adaptée à une utilisation dans des objets fonctionnant sur piles et dotés d’une autonomie de plusieurs années, et une échelonnabilité qui permet de faire évoluer aisément un réseau LoRa pour l’adapter à un nombre toujours plus grand d’objets connectés.

La technologie LoRa possèderait aussi d’autres avantages par rapport à certaines approches LPWAN concurrentes comme la bidirectionnalité, qui autorise par exemple des opérations en mode multicast ou broadcast particulièrement utiles dans des applications d’effacement énergétique ou de mises à jour logicielles. Elle se distingue également par un mode adaptatif ADR (Adaptive Data Rate) qui permet d’ajuster la vitesse de transmission ou la puissance d’émission en fonction de l’éloignement de l’objet par rapport à la station de base, ou bien encore par la mobilité – grâce à son insensibilité à l’effet Doppler.

Dans la pratique, le protocole LoRaWAN définit des communications entre passerelles et points d’extrémité, distribuées selon différents canaux de fréquence et différents débits (compris entre 0,3 et 50 kbit/s), résultant d’un compromis entre portée et longueur des messages. La sécurité, assurée au niveau de l’objet lui-même et des couches application et réseau, est par ailleurs partie intégrante du protocole LoRaWAN. Enfin, le protocole définit trois catégories d’équipements d’extrémité (Classe A, Classe B et Classe C) afin de répondre aux besoins divers et variés des applications de l’Internet des objets, notamment en termes de réception d’information, la Classe A s'avérant la moins consommatrice d’énergie.