Internet des objets : le « cloud computing » évolue vers l'« edge computing »

[SPECIAL ABONNES] Le volume de données récupérées par les objets connectés a dépassé les 200 exaoctets (200 milliards de gigaoctets) en 2014. Et cette valeur devrait être multipliée par sept d’ici à la fin de la décennie ...pour dépasser les 1 600 exaoctets (1,6 zettaoctet) selon la société d'études ABI Research.

« En réalité, le volume de données générées par les objets, dispositifs et autres équipements est de l’ordre du yottaoctet – un million d’exaoctet – mais une infime portion de cette masse d’informations est effectivement captée pour être stockée ou analysée ultérieurement, note Aapo Markkanen d’ABI Research. Et 90% de ces données sont stockées et traitées localement sans une quelconque contribution du cloud, même si ce pourcentage peut différer grandement d’un secteur applicatif à l’autre. Jusqu’ici, les données traitées localement sont restées largement inaccessibles aux logiciels d’analyse, mais les choses sont en train de changer. »

De fait, en termes d’architecture déployée, l’Internet des objets connaît actuellement un changement de paradigme, assure le cabinet d’analystes, et passe d’une structure informatique en nuage (Cloud Computing) à une structure où la puissance de calcul est répartie dans des nœuds en bordure de réseau (Edge Computing). Dès lors, le travail d’analyse des données est distribué au sein de l’infrastructure de l’Internet des objets et les données qui transitent vers le cloud sont prétraitées, enrichies et contextualisées et donc plus facilement manipulables.

« Le traitement distribué en bordure de réseau est un défi énorme pour toute la chaîne de valeur de l’Internet des objets, renchérit Dan Shey, d’ABI Research. On le voit aujourd’hui dans la manière dont les éditeurs de plates-formes en nuage, les fournisseurs d’outils analytiques et les fabricants de passerelles s’efforcent de collaborer. C’est aussi une formidable opportunité pour les vendeurs de matériels et de logiciels qui ont travaillé dans cet objectif bien avant que le terme IoT soit à la mode. Des firmes comme AGT International, Eurotech, Kepware Technologies, OSIsoft et Panduit sont des exemples de sociétés dont les compétences en intelligence distribuée vont leur permettre d’élargir considérablement leurs marches cibles et ce de façon très significative. »