Dracula Technologies apporte l'autonomie énergétique à n’importe quel objet connecté nomade

En produisant à façon des capteurs photovoltaïques sur des films plastiques souples via un procédé innovant d’impression numérique, la jeune société française Dracula Technologies ouvre la voie au concept de mobilité énergétique. ...

A l’heure de l’Internet des objets, un système mobile doit, en termes d’usage, fonctionner n’importe où et n’importe quand, sans que l'utilisateur ait se poser la moindre question. D’ou la question cruciale de l’alimentation de ces objets. Si les concepteurs redoublent d’imagination afin de réduire leur consommation énergétique, il faut bien à un moment ou un autre en passer par l’installation, soit d’une ou plusieurs piles (ou batteries), soit d’un dispositif autonome d’alimentation. C’est à ce niveau qu’intervient la jeune société Dracula Technologies, fondée fin 2011 par Brice Cruchon, son actuel CEO.   Brice Cruchon, fondateur et CEO de Dracula Technologies   « La société a été créée pour exploiter et valoriser les résultats du projet collaboratif SolarJet labellisé par le pôle de compétitivité Tenerrdis, et qui s’est étalé de 2007 à 2011, explique Brice Cruchon. Un projet qui associait un laboratoire de recherche avec deux sociétés, et notament Ardeje, un équipementier dans le domaine de l’impression numérique. L’objectif était de produire à façon des panneaux solaires que chacun puisse emporter avec soi et capables de s’adapter sur n’importe quel objet. »   Une impression numérique à jet d'encre   Le procédé mis au point par Dracula Technologies consiste donc à réaliser des capteurs photovoltaïques organiques souples via une technologie d’impression numérique basée sur un jet d’encre optimisé (DOD, Drop-On-Demand). Une approche qui permet de déposer de minces couches de polymères conducteurs (de la famille des fullerènes) sur un film plastique flexible. Des essais concluants ont par exemple été menés pour insérer ce support flexible autour d’une bouteille. Selon les formules d'empilement choisies pour les différents substrats, le dispositif produit un courant capable d'alimenter les objets nomades ou bien de générer de la lumière par électroluminescence.   In fine, le savoir-faire de Dracula est lié a sa capacité de déterminer, en fonction de l’usage du produit et des performances énergétiques attendues (comme le temps de charge acceptable et la puissance souhaitée), une surface de panneau photovoltaïque optimisée (de 10 cm2 jusqu’au format A4) en termes de rendement et d’intégration sur la surface de l’objet. « Nous sommes capables avec cette technologie de proposer des sources d’alimentation d’un coût avoisinant un euros par watt, pour des rendements de 3 à 4% et des durées de vie de plus de 5 000 heures », précise Brice Cruchon.
  Une fabrication en France   La fabrication de ces capteurs à la demande est réalisée entièrement en France au sein de l’unité de fabrication de Dracula, située à Valence dans la Drôme. Pendant deux ans, la société a conçu des prototypes opérationnels dont un par exemple pour les sacs à dos Raidlight destinés à équiper des randonneurs dans des sports extrêmes. Ce qui leur permet d’alimenter un GPS ou de prolonger l’autonomie d’un téléphone portable avec une source de 500 mA sous 5 V pour une surface de capteurs photovoltaïques active de 250 cm2. Et donc d’utiliser des appareils dans des situations où il est impossible d’avoir accès à une source externe d’alimentation.   Dracula, qui a réalisé un chiffre d’affaire de 250 000 euros en 2014, va désormais passer à la vitesse supérieure en musclant son unité de fabrication. « Nous comptons multiplier par quatre notre chiffre d’affaires en 2015 pour passer à 1 voire 1,2 million d’euros avec à la clé l’embauche de 15 à 20 collaborateurs », détaille Brice Cruchon. La jeune société, qui continue à s’investir dans des programmes de recherche et développement, notamment au sein du pôle de compétitivité Minalogic, est actuellement en phase de levée de fonds pour mener à bien ce développement. Avec, en ligne de mire, un apport d’environ 2 millions d’euros à l’horizon du premier semestre 2015.