Le processeur Atom E3800 colonise les cartes embarquées à de multiples formats

[SPECIAL ABONNES] Huit mois après son lancement officiel par Intel, le processeur de type SoC Atom E3800 a séduit le monde de l'embarqué. On le trouve aujourd'hui sur des calculateurs lames pour architectures en châssis (CompactPCI, VPX et même VME), sur des cartes-mères industrielles (Mini-ITX, Pico-ITX, etc.) et sur une multitude de modules processeurs. Revue (rapide) des troupes... ...

Voilà maintenant huit mois qu’Intel a annoncé le processeur Atom E3800. Connu sous le nom de code Bay Trail-I, ce circuit de type SoC avait été présenté comme une solution idéalement dédiée aux passerelles intelligentes et autres concentrateurs connectés qui agissent en tant qu'agrégateurs de données entre les objets proprement dits et le cloud. Une vocation confirmée en avril 2014 par le géant des semi-conducteurs avec le lancement officiel des plates-formes matérielles et logicielles préintégrées Gateway Solutions for Internet of Things, basées justement sur l’Atom E3800 (ou le Quark X1000). En partenariat avec Intel, Advantech a notamment développé sous la référence UTX-3115 un Box PC sous Linux compatible avec cette approche. De seulement 138,5 x 35,98 x 116,4 mm et équipé de ports Ethernet, USB et HDMI, le boîtier embarque un Atom 3826 à double cœur cadencé à 1,26 GHz et dispose de connecteurs d’extension Mini PCI Express pour l’intégration d’un sous-système de stockage mSATA et d’un module de connectivité sans fil (Wi-Fi, 3G voire 4G).   Sur une carte au format VME 6U Mais l’Atom E3800 intéresse l’embarqué bien au-delà de ce que l’on appelle désormais communément l’Internet des objets. Les récentes annonces du britannique Concurrent Technologies, un fabricant de cartes CompactPCI, VME et VPX bien établi sur les marchés de la Défense, de l’industriel, des applications scientifiques et des transports, sont là pour le prouver. La société d’outre-Manche a décliné la version monocœur de l’E3800 (l’E3815 cadencé à 1,46 GHz pour une enveloppe thermique de 5 W) et sa mouture quadricœur (l’E3845 cadencé à 1,91 GHz pour un TDP de 10 W) sur des cartes CompacPCI 3U et VME 6U, respectivement baptisées TP D2x/msd et VP D2x/msd. Ces deux produits viennent s’ajouter à une carte VPX 3U référencée TR D2x/msd lancée fin 2013 par le même Concurrent et caractérisée par un temps d’amorçage d’environ trois secondes. Un produit qui cible plus particulièrement les marchés de la Défense et de la sécurité en quête d’un bon rapport performance/watt et d’excellentes capacités graphiques.     Disponibles pour l’heure en versions sans ventilateur ou refroidies par convection (des moutures durcis devraient suivre), les modèles TP D2x/msd (photo ci-contre) et VP D2x/msd sont dotés d’interfaces graphiques, SATA300, série, USB et Ethernet. Les cartes CompactPCI peuvent être associées à une seconde carte porteuse d’un emplacement PMC/XMC et/ou de sous-systèmes de stockage supplémentaires. Les cartes VME, quant à elles, peuvent être dotées de fonctionnalités additionnelles via les deux sites PMC/XMC. « Ces cartes basse consommation intéressent les applications VME au budget énergétique limité, la version Atom monocœur consommant typiquement moins de 12 W, commente Glen Fawcett, le CEO de Concurrent Technologies. Elles se distinguent aussi par des caractéristiques supplémentaires de sécurité et le support de mécanismes d’amorçage rapide. »   Un premier Atom avec mécanisme ECC Basé sur la microarchitecture Silvermont et gravé selon le procédé 3D TriGate 22 nm, l’E3800, rappelons-le, intègre un moteur graphique intégré Intel HD Graphics de génération 7. C’est aussi le premier processeur Atom doté en standard d’un mécanisme de correction d’erreurs ECC. Un mécanisme garant, selon Intel, du niveau élevé d’intégrité des données, de la fiabilité et de la haute disponibilité que recherchent les fabricants de systèmes intelligents et connectés sur les marchés de l’industriel, des transports et de l’énergie.   Concurrent Technologies n’est toutefois pas le premier à lancer une carte CompactPCI 3U basée sur l’Atom E3800. Le britannique avait été devancé par l’allemand Kontron et le taïwanais ADLink. Dans le détail, Kontron propose sous la référence CP3010-SA une carte CompactPCI 3U compatible EN50155 qui embarque un Atom E3826 ou E3845 et jusqu’à 8 Go de mémoire éco-efficace DDR3L. Le produit affiche des performances quadruplées par rapport aux précédents systèmes CompactPCI basse consommation de Kontron de classe Atom, pour une enveloppe thermique similaire, et ce pour une puissance graphique triplée. Selon le constructeur allemand, la CP3010-SA peut même remplacer sans problème les cartes CompactPCI architecturées autour de processeurs Intel Core 2 Duo. Apte à fonctionner dans une gamme de température étendue (-40°C à +85°C), elle dispose d’un large éventail d’interfaces (2x DisplayPort, VGA, 3xGbit Ethernet, 1xUSB 3.0, 3xUSB 2.0, bus CAN, 2 ports COM, 2xSATA, etc.).   De son côté, ADLink embarque le processeur quadricœur E3845 sur la carte CompactPCI 3U cPCI-3620, conçue tout particulièrement pour les applications ferroviaires et, à cet égard, également compatible avec les exigences de la norme EN50155.   Florilège de cartes-mères industrielles Parallèlement, ces derniers mois, les annonces de cartes-mères industrielles architecturées autour de l’Atom E3800 se sont multipliées, notamment chez les constructeurs d’origine asiatique. Aaeon a ainsi ajouté à son catalogue un modèle 3,5 pouces (Gene-BT05) qui, outre les traditionnels connecteurs d’affichage HDMI et VGA, dispose aussi d’une sortie LVDS « historique ». La carte est également équipée de quatre ports USB, un port SATA, quatre ports série et deux ports Ethernet. Avec le support optionnel de mémoire de masse CFast et mSATA et la présence d’un module MiniCard 3G/4G, la carte-mère Gene-BT05 cible les marchés du bâtiment intelligent, des automatismes industriels et des équipements médicaux. A noter qu’Aaeon dispose aussi d’un modèle Mini-ITX (EMB-BT1) basé sur l’Atom E3800.   Du côté de chez Axiomtek, on trouvera aussi une carte-mère 3,5 pouces (CAPA841) architecturée, quant à elle, autour de l’Atom quadricœur E3845 ou de l’Atom à double cœur E3827 et apte à fonctionner entre -40°C et +75°C sans présence de ventilateur. Le constructeur asiatique y ajoutera d’ici à la fin de l’année un modèle au format Pico-ITX doté d’un connecteur d’extension pour des interfaces d’entrées/sorties supplémentaires. Le taïwanais Avalue Technology, quant à lui, avait fait ses annonces autour de l’E3800 un peu plus tôt dans l’année avec deux modèles de cartes-mères industrielles (ECM-BYT et EBM-BYT) aux formats respectifs de 3,5 pouces et de 5,25 pouces. Et son compatriote ADLink avait inscrit dès la fin 2013 à son catalogue un modèle Mini-ITX (IMB-T11). On n’oubliera pas non plus des références Nano-ITX et Mini-ITX chez Portwell, des cartes-mères 2,5 pouces et 3,5 pouces chez Advantech, une déclinaison 3,5 pouces chez Arbor ainsi qu’une carte-mère 3,5 pouces et une carte Pico-ITX chez IEI. L’Asie n’est toutefois pas la seule région sur le coup, puisque Kontron, de son côté, a récemment ajouté à son offre des modèles Pico-ITX (pITX-E38) et Mini-ITX (mITX38) basés, tous deux, sur le dernier-né des Atom d’Intel.   Déferlante de modules processeurs Enfin, on notera la déferlante de modules processeurs COM (Computer On Module) embarquant l’Atom E3800. Etablir la liste de tous les produits disponibles (ou annoncés) serait trop fastidieuse. Signalons tout de même que l’on trouve, entre autres, des modèles COM Express chez Aaeon, ADLink, Advantech, Arbor, Congatec, IEI, Kontron, MSC, Portwell ou Seco, des variantes Qseven chez ADLink, Arbor, Axiomtek ou Congatec, des moutures Smarc chez ADLink ou Kontron et des modules aux proportions propriétaires chez Eurotech.   En France, la société de services en électronique professionnelle Eolane a récemment dévoilé travailler sur le développement d’un module processeur basé sur le circuit Atom E3800. Eolane n’en est pas à son coup d’essai en matière de COM puisque l'entreprise propose déjà aux utilisateurs de ses prestations un module processeur développé en interne par ses équipes de Caen et doté du circuit i.MX6 de Freescale.