Les processeurs mobiles montent à bord de modules COM pour attaquer l’embarqué

[SPECIAL ABONNES] Forts du soutien de certains fabricants de modules clé en main, les processeurs d’application pour terminaux mobiles (smartphones, tablettes, etc.) tentent aujourd’hui une percée vers le monde de l’embarqué traditionnel. Revue des troupes en présence. ...

A la fin de la décennie 1990, les processeurs conçus pour le marché du PC – et l’écosystème logiciel afférent – ont commencé à intéresser le monde de l’embarqué. Et la tendance s’est transformée en raz-de-marée au fil des années, boostée par une offre de plus en plus pléthorique de cartes-mères industrielles et de modules processeurs basés sur des circuits à architecture x86 d’origine Intel, AMD et consorts. Or, ce qui s’est passé hier avec les puces de la micro-informatique pourrait bien se renouveler avec les processeurs d’application pour terminaux mobiles (smartphones, tablettes, etc.).   Initiatives de Qualcomm Depuis un an, les observateurs du marché de l’embarqué ont pu détecter des signes avant-coureurs de ce phénomène avec les initiatives en ce sens de Qualcomm, soutenu par des sociétés comme Intrinsyc et Inforce Computing. Dès 2013, le premier a mis à son catalogue deux kits de développement DragonBoard architecturés respectivement autour du processeur quadricœur Snapdragon 800 APQ8074 et du processeur à double cœur Snapdragon S4 Plus APQ8060A. Dans la pratique, ces deux circuits sont embarqués sur des modules SOM (System On Module) au format Qseven (7 x 7 cm). L’américain Inforce Computing, pour sa part, a porté son choix sur le Snapdragon S4 Pro quadricœur APQ8064 et l’a décliné sur une carte-mère Pico-ITX (100 x 70 mm) ainsi que sur un module processeur Qseven, intégrable sur une plate-forme de développement au format Mini-ITX (17 x 17 cm).   Depuis quelques mois, l’offre s’étoffe petit à petit. Le fabricant israélien de cartes-mères et de modules SOM à architectures ARM9 et Cortex-A Variscite a ainsi ajouté à son portefeuille un module basé sur le circuit intégré SoC Snapdragon 600 APQ8064 de Qualcomm. Gravé en technologie 28 nm, le Snapdragon 600 APQ8064 associe quatre cœurs Krait à jeu d’instructions ARMv7 cadencés jusqu'à 1,7 GHz, un moteur graphique d’accélération 2D/3D Adreno 320, un DSP Hexagon et un sous-système multimédia. Ce SoC, qui développe une puissance de plus de 22 000 DMips, est en outre capable d’encoder et de décoder un flux HD 1080p selon la norme H.264.   Aux dimensions de 56 x 82 mm et doté d’une mémoire DDR3 de 2 Go et d’une mémoire eMMC de 64 Go, le module VAR-SOM-SD600 de Variscite est équipé d’un connecteur MXM 3.0 à 314 broches pour la connexion à une carte porteuse. Y sont notamment véhiculés les signaux Gigabit Ethernet, USB, SATA et PCI Express ainsi que des liens vers deux caméras et différents afficheurs de résolution maximale QXGA (HDMI, LVDS, Mipi, etc.). Le module embarque également la connectivité Wi-Fi 802.11 a/b/g/n (avec option Mimo) et Bluetooth 4.0+BLE.   Compulab dans la foulée de Variscite Variscite n’est toutefois pas le seul à s’intéresser au Snapdragon 600 APQ8064. Son compatriote Compulab compte lancer en mai un module processeur basé sur ce même circuit. Aux dimensions de 65 x 68 x 5 mm et doté d’un connecteur Sodimm de 204 contacts (photo ci-contre), le modèle référencé CM-QS600 est équipé de 2 Go de DDR3, d’une mémoire eMMC de 32 Go et d’un circuit de connectivité Bluetooth/Wi-Fi. La connectique vers la carte porteuse véhicule des liaisons pour afficheurs HDMI 1.4a et LVDS, des interfaces pour caméras Mipi CSI et des liens Gigabit Ethernet, PCI Express, USB et SATA, entre autres.   Au-delà des circuits de Qualcomm, il est un autre processeur d’application pour terminaux mobiles que l’on peut retrouver aussi sur des modules COM. Créé en 2008, le chinois Boardcon Embedded Design propose en effet plusieurs modèles de modules processeurs architecturés autour de l’Exynos4412 de Samsung. Gravé en technologie 32 nm, ce circuit intégré de type SoC présent dans le smartphone Galaxy S3 du constructeur coréen embarque quatre cœurs ARM Cortex-A9 cadencés à une fréquence comprise entre 1,4 GHz et 1,6 GHz, ainsi qu’un cœur graphique Mali-400 MP4, également d’origine ARM.   Annoncé en avril dernier, le module Mini4412 de Boardcon cible les équipements exigeants en puissance de traitement de données et de signaux numériques tels que les terminaux de paiement ou les systèmes embarqués dans les véhicules. Equipé de 2 Go de mémoire DDR3 et de 4 Go de flash eMMC (photo ci-contre), le module affiche des dimensions de 65 x 47 mm et dispose de quatre connecteurs véhiculant des signaux Ethernet, USB (hôte et OTG), UART, SPDIF, I2C, Mipi DSI et CSI, SPI, PWM, HDMI, etc.   Un module processeur Rockchip chez Olimex Lancé en 2013 et développé initialement pour les tablettes numériques, le processeur RK3188 du chinois Rockchip va, lui aussi, être proposé sur une carte SOM. Spécialiste des plates-formes de prototypage à base de microcontrôleurs PIC, AVR, MSP430 ou ARM, la firme bulgare Olimex, dont les produits sont distribués en France par Lextronic et qui dispose aussi d’une offre SOM basée sur les circuits Allwinner, doit lancer en juin prochain un tel module. A l’instar de l’Exynos4412, le SoC RK3188, qui développe une puissance de 16 000 DMips à 1,6 GHz, est architecturé de quatre cœurs Cortex-A9 et d’une unité graphique Mali-400. Le module SOM d’Olimex associera le processeur de Rockchip à 1 Go de mémoire DDR3, à 4 Go de flash Nand (en option) et à une carte microSD (pour l’amorçage de Linux ou d’Android).