Les microcontrôleurs 8 bits n'ont toujours pas dit leur dernier mot

[SPECIAL ABONNES] Si les microcontrôleurs 32 bits restent les stars de l’actualité, leurs homologues 8 bits, en coulisses, bénéficient aussi d’évolutions. Atmel et Microchip l’ont prouvé à l’occasion d’Embedded World 2014. ...
  En 2017, les modèles 32 bits devraient pour la première fois dominer le marché des microcontrôleurs, tant en valeur qu’en volume. Selon IC Insights, le chiffre d’affaires généré par les ventes de microcontrôleurs 32 bits pourrait en effet représenter 55% du marché total cette année-là, contre 23% pour les modèles 4/8 bits et 22% pour les circuits 16 bits. Et les 32 bits devraient s’arroger en 2017 38% du gâteau en volume, contre 34% pour les 16 bits et 28% pour les 4/8 bits. Cette perspective ne refroidit pas les ardeurs des fournisseurs de microcontrôleurs 8 bits, loin s’en faut. A l’occasion du salon Embedded World 2014, Atmel et Microchip ont ainsi fait assaut d’annonces visant à étoffer leurs gammes respectives.   Au cours du second trimestre 2014, Atmel compte ainsi lancer six nouveaux modèles au sein de la gamme AVR Mega. Equipés de 4 Ko à 16 Ko de mémoire flash et gravés en technologie Cmos 130 nm évoluée, ils devraient être suivis par d’autres familles de microcontrôleurs 8 bits AVR que l’Américain compte dévoiler tout au long de l’année. Tous ces circuits pourront être utilisés avec la version 6.2 de l’environnement de développement Atmel Studio dont la société a présenté une édition beta sur Embedded World. Adaptée aussi bien aux microcontrôleurs 32 bits à cœur ARM Cortex-M qu’aux modèles 8 bits et 32 bits à cœur propriétaire AVR du fournisseur de semi-conducteurs, cette dernière version se distingue par le support de la sonde de programmation et de débogage Atmel-ICE qui permet de récupérer les données de trace fournies par les circuits.   Téléchargeable gratuitement, Atmel Studio 6.2 se caractérise également par l’intégration de l’outil de visualisation et d’analyse du code exécuté Percepio Trace du suédois Percepio. Cette technologie de visualisation des traces d’exécution permet d'atteindre un niveau de compréhension élevé du comportement d'une application et, de facto, de la mettre au point plus rapidement en améliorant à la fois la qualité du code et ses performances. Enfin, on notera qu’Atmel a ajouté à sa gamme de cartes de prototypage Xplained un modèle référencé Xplained Mini. Basée sur le microcontrôleur 8 bits Mega168, cette carte, qui est équipée d’un débogueur intégré, est doté d’un connecteur optionnel Arduino pour étendre les fonctions de la carte de base.   De son côté, Microchip a profité du salon Embedded World pour étoffer sa gamme de microcontrôleurs 8 bits PIC avec une famille de milieu de gamme référencée PIC16(L)F161X. Comme un certain nombre de modèles déjà au catalogue de l’Américain, cette famille dispose de blocs périphériques CIP (Core Independent Peripherals), qui déchargent le cœur de certaines tâches critiques et intensives. Elle se distingue toutefois par des mécanismes matériels de détection de fautes visant à satisfaire certaines applications exigeantes en matière de sûreté de fonctionnement. Parmi ces mécanismes, citons le chien de garde WWDT (Windowed Watchdog Timer) qui vérifie que l’activité du programme reste au sein de bornes prédéfinies, le scan mémoire et la détection de données corrompues (CRC/Scan) et les temporisateurs (timers) HLT (Hardware Limit Timer) et SMT 24 bits (Signal Measurement Timer). Le premier vise à détecter les conditions d’erreurs au niveau matériel (retard, arrêt, etc.) et simplifie la mise au point d’applications de contrôle en boucle fermée. Le second réalise dans le silicium des mesures de haute précision de n’importe quel signal numérique et s’avère idéal pour les fonctions de contrôle de vitesse, de mesure de distance ou de tachymétrie. Selon Microchip, ces deux timers évitent le développement de code additionnel et le recours à des composants électroniques externes.    Par ailleurs, toujours selon Microchip, les microcontrôleurs 8 bits PIC16(L)F161X sont les premiers circuits PIC à bénéficier de la fonction ZCD (Zero Cross Detect) censée simplifier le contrôle des triacs et garantir une meilleure robustesse en limitant les interférences électromagnétiques générées par les transitoires. Un générateur de formes d’onde complémentaire (CWG), un convertisseur analogique-numérique 10 bits, un convertisseur numérique-analogique 8 bits et des comparateurs sont également intégrés dans les circuits qui sont disponibles en boîtiers à 8 ou 14 broches sous divers formats.