Compteur de gaz communicant GazPar : les industriels partent au charbon

GrDF a attribué à sept heureux lauréats le développement et la fabrication des compteurs de gaz communicants, des modules radio et des concentrateurs du système de télérelève GazPar dont le déploiement doit débuter officiellement en 2016. Revue de détail. ...

Si novembre 2013 avait sonné le lancement officiel du processus de déploiement des compteurs de gaz communicants GazPar dans l’Hexagone, février 2014 aura été marqué par l’annonce des résultats de l’appel d’offres lancé par GrDF pour désigner les constructeurs des compteurs « intelligents », des modules radio et des concentrateurs du système. Avec l’attribution de ce marché de 600 millions d’euros, la filiale réseau du groupe GDF Suez espère entamer à partir de la fin 2015 la phase d’installation du compteur GazPar auprès d’environ 11 millions de consommateurs, résidentiels et petits professionnels.   En termes financiers, 90% du marché ont été attribués à trois sociétés ou associations de sociétés qui fourniront les compteurs de gaz avec modules radio intégrés et qui ont toutes trois un pied ancré sur le sol hexagonal. GrDF a retenu en l’occurrence le duo formé par le français Sagemcom et le roumain AEM, l’américain Itron (très présent en France depuis le rachat en 2007 d’Actaris, ex-Schlumberger), et le tandem constitué par l’américain Dresser (filiale de General Electric) et du français Sappel (du groupe allemand Diehl) qui sera rebaptisé en 2014 Diehl Metering. Selon les communiqués de presse publiés par Itron et Sagemcom, le premier fournira entre 2016 et 2022 jusqu’à 3,7 millions de compteurs de gaz intelligents avec modules radio intégrés, tandis que le second s’est vu attribuer la fabrication de 4,7 millions de compteurs, modules radio et concentrateurs dans le cadre du projet Gazpar, ce qui en ferait « le principal acteur à fournir du matériel sur l’ensemble de la chaîne de valeur du comptage gaz en France ». Dans le cadre de l’appel d’offres, GrDF a en effet également sélectionné des fabricants de compteurs de gaz classiques (Gazfio et Metrix), des fournisseurs de modules radio externes (Sagemcom donc, mais aussi Sappel) et des spécialistes des concentrateurs (Sagemcom encore et le français Kerlink, spécialiste du marché M2M).   Pour rappel, dans l’architecture retenue par GrDF, chaque compteur de gaz communicant intégrera (ou sera connecté à) un module radio bidirectionnel, dont la tâche essentielle sera de transmettre les index de mesure vers des concentrateurs ad hoc. Répartis de façon homogène sur le territoire (il en faut à peu près 15 000 positionnés sur des points hauts pour couvrir la France), ces concentrateurs auront pour tâche de recueillir et de stocker l’ensemble des index transmis quotidiennement par les compteurs évolués par liaison radio à 169 MHz. Ils seront eux-mêmes reliés par des communications cellulaires aux systèmes d’information centralisés de GrDF. Ajoutons que les modules radio devront pouvoir fonctionner vingt ans sans changement de pile. Une durée qui pourrait permettre de synchroniser le remplacement de la pile avec la vérification périodique d’étalonnage réalisée tous les 20 ans par le distributeur.   150 000 compteurs installés en 2016   Selon le calendrier fixé par GrDF, le deuxième trimestre 2014 sera consacré à la phase de conception et de construction des matériels de telle sorte qu’en 2015, l’opérateur puisse disposer de prototypes et mener des tests sur le terrain. Prévu en deux phases, le déploiement proprement dit des compteurs GazPar débutera en 2016 avec vingt-quatre communes où seront installés 150 000 compteurs de gaz équipés d’un module radio ad hoc. Réparties sur quatre régions (Haute Normandie, Bretagne, Ile-de-France et Rhône-Alpes), ces communes, selon GrDF, présentent une diversité géographique, économique et énergétique propice à cette première phase pilote. A l’issue de cette étape, le compteur Gazpar sera déployé, de 2017 à 2022, sur l’ensemble des régions françaises. A l’issue de la phase de généralisation, 12 % des foyers devraient être équipés d’un compteur doté d’un module radio externe et les 88 % restants devraient bénéficier d’un modèle avec module radio intégré.   D'un coût total d'un milliard d'euros, le projet GazPar doit permettre, selon GrDF, de créer un peu plus de 1 000 emplois directs en France, 200 postes, majoritairement d’ingénieurs, ayant déjà vu le jour depuis 2012. A partir de cette année, les fabricants de matériels devraient ouvrir une centaine de postes à l’embauche, la moitié en R&D, l’autre sur les chaînes d’assemblage et de production implantées en France et en Europe. Selon l’opérateur, des lignes dédiées à l’assemblage des compteurs avec les modules radio et à la réalisation des concentrateurs pourraient voir le jour dans l’Hexagone. La pose des compteurs et des concentrateurs nécessitera, quant à elle, l’emploi de 900 techniciens entre fin 2015 et 2022.