Intel calibre un circuit Atom pour l’Internet des objets ; les fabricants de cartes suivent !

L’Internet des objets est le nouveau dada d’Intel. Le géant américain a déjà calibré deux circuits SoC censés répondre aux besoins des équipements et passerelles connectés spécifiques à ce marché : le Quark X1000, déjà annoncé, et un nouveau processeur Atom connu jusqu’alors sous le nom de code de Bay Trail-I. Les fabricants de cartes embarquées sont déjà preneurs ! ...  

Introduite par Intel en mai 2013, la microarchitecture Silvermont a été appliquée par le numéro un des semiconducteurs à plusieurs circuits SoC Atom gravés selon le procédé 3D TriGate 22 nm. Connus sous le nom de code générique de Bay Trail, ces processeurs se sont déjà vus décliner dans des versions adaptées à différents marchés. Les SoC 64 bits Atom de la famille C2000, par exemple, ciblent les micro-serveurs et plates-formes de stockage ou les équipements réseau pour centres de données. L’Atom Z3000 (ex Bay Trail-T), pour sa part, est un SoC multicœur présenté comme le plus puissant de l’offre de l’Américain dans la catégorie des circuits pour tablettes. Ces deux familles sont aujourd’hui rejointes par le processeur Atom E3800 (connu jusqu’ici sous le nom de code de Bay Trail-I), dédié, lui, aux « systèmes intelligents » qui doivent former l’ossature de l’Internet des objets. Plus prosaïquement, le dernier-né des Atom d’Intel compte trouver sa place au sein des passerelles et autres concentrateurs connectés qui agiront en tant qu'agrégateurs de données entre les objets proprement dits et le cloud.   Associées à un moteur graphique intégré Intel HD Graphics de génération 7, les caractéristiques de consommation de l'Atom E3800 (quelques dizaines de milliwatts en veille) et son enveloppe thermique (comprise entre 5 et 10 W) lui permettent aussi de cibler les applications de signalisation numérique ou de traitement d’images, les systèmes de paiement, les terminaux médicaux portables et les équipements d’info-divertissement embarqués dans les automobiles. L’E3800 est également le premier processeur Atom doté en standard d’un mécanisme de correction d’erreurs ECC. Un mécanisme garant, selon Intel, du niveau élevé d’intégrité des données, de la fiabilité et de la haute disponibilité que recherchent les fabricants de systèmes intelligents et connectés sur les marchés de l’industriel, des transports et de l’énergie.   Modules Smarc, COM Express ou Qseven      Dans ces conditions, rien d’étonnant à ce que les principaux fabricants de cartes et modules embarqués aient rivalisé d’annonces de produits dans la foulée de la présentation de l’Atom E3800. Intel, d’ailleurs, ne s’est pas privé de fournir la liste des sociétés engagées à fournir à plus ou moins long terme des produits basés sur son circuit SoC. Une liste où l'on trouve ADLink, Advantech, Avalue, Kontron, Aaeon, Portwell, Axiomtek, IEI, DFI, Congatec ou Nexcom. Kontron, qui salue les performances graphiques du dernier-né d’Intel et le support des API DirectX11, OpenGL 3.1 et OpenCL 1.1 pour deux écrans indépendants, a ainsi annoncé le portage de l’E3800, dans des versions à simple, double et quadruple cœur, sur six architectures de modules et de cartes. Le constructeur allemand compte proposer le SoC sur des modules processeurs aux formats Smarc, COM Express Mini et COM Express, ainsi que sur des cartes-mères Pico-ITX et Mini-ITX et des calculateurs lames au format CompactPCI 3U. D’autres plates-formes devraient suivre ultérieurement.   Son compatriote Congatec, de son côté, a été un peu plus précis puisqu’il a annoncé la disponibilité immédiate de modules processeurs au format Qseven architecturés autour du circuit Atom E3800. Un produit référencé conga-QA3 qui voit ses performances multipliées par deux par rapport à son prédécesseur pour une durée de vie optimisée au sein d’environnements mobiles sévères grâce à l’utilisation de condensateurs céramiques. Parmi les fonctionnalités mises en avant par Congatec, on citera le support des instructions Intel AES-NI (Advanced Encryption Standard New Instructions) qui permettent aux développeurs de décharger les cœurs CPU des routines de cryptage et d’encapsulation des algorithmes AES en les confiant à de la circuiterie dédiée.   La famille conga-QA3 se décline en cinq modèles différents s’étageant entre le processeur E3815 à cœur unique cadencé à 1,46 GHz pour une consommation de 5 W, et le processeur à quadruple cœur E3845 cadencé à 1,91 GHz pour une consommation de 10 W. Ils sont tous équipés de 2 Go de mémoire DDR3L, d’une mémoire de stockage de masse eMMC 4.5 d’une capacité maximale de 16 Go et, selon les versions, d’une Ram de 8 Go. A noter que le processeur supporte nativement un lien DisplayPort (2 560 x 1 600 pixels), une connexion HDMI (1 920 x 1 200 pixels) et le bus USB 3.0. Trois liens PCI Express 2.0, deux interfaces SATA à 3 Gbit/s, une interface Mipi pour camera, un bus I2C et un bus LPC sont par ailleurs véhiculés via le connecteur vers la carte porteuse. Toujours côté allemand, ajoutons que MSC a prévu de lancer ses premiers modules processeurs aux formats Qseven et COM Express bâtis autour de l’Atom E3800 dans le courant du quatrième trimestre 2013.   Les Taïwanais sur la brèche   Parmi les autres annonces liées à la disponibilité de l’E3800, on citera encore, cette fois-ci du côté de Taiwan, une carte-mère 3,5 pouces chez Avalue, même chose chez Axiomtek, un module COM Express et des cartes-mères Nano-ITX et Mini-ITX chez Portwell, et une carte-mère 3,5 pouces, une carte Pico-ITX et un module COM Express chez IEI. Plus original, le britannique Concurrent Technologies a levé le voile sur une première carte VPX 3U basée sur le dernier-né des Atom d’Intel. Caractérisé par un temps d’amorçage d’environ trois secondes, le produit, référencé TR D2x/msd, cible plus particulièrement les marchés de la Défense et de la sécurité en quête d’un bon rapport performance/watt et d’excellentes capacités graphiques.     Signalons enfin qu’Intel lui-même compte proposer début 2014 des solutions matérielles et logicielles pré-intégrées pour passerelles intelligentes basées sur le SoC E3800 (ainsi que sur le Quark X1000 d'ailleurs). Equipées des environnements Wind River Intelligent Device Platform et McAfee Embedded Control (Wind River et McAfee sont aujourd'hui filiales d'Intel), ces solutions devaient être calibrées pour les marchés de l’industriel, des transports et de l’énergie.