"Les solutions intégrées compteront pour plus de 50% du chiffre d'affaires de Maxim cette année"

Spécialiste des composants analogiques, Maxim Integrated est de plus en plus enclin à proposer des solutions "intégrées" regroupant plusieurs blocs analogiques ou mixtes autour, ou non, d'un microcontrôleur, et ce soit sous forme de petits modules, soit sous forme de circuits systèmes sur une puce (SoC). Explications de Chris Neil, senior vice-président du groupe Solutions médicales et industrielles de la société américaine. ...

Les termes de « solutions de niveau système » et de « produits intégrés » sont de plus en plus usités par les fabricants de composants et tout particulièrement par les spécialistes de l’analogique. Qu’entend Maxim par ces expressions ? CHRIS NEIL En fait, ce sont nos clients qui exigent de notre part des solutions de plus en plus « intégrées ». Ils veulent réduire le temps de mise sur le marché de leurs produits et, en même temps, ils souhaitent plus de performances dans des encombrements de plus en plus réduits. Cette tendance de fond, nous avons voulu l’inscrire dans le nom même de notre société qui, depuis l’année dernière, s’appelle Maxim Integrated. Cette tendance, elle s’exprime aussi dans la répartition de notre chiffre d’affaires. En 2007, 82% de nos ventes étaient liées à la commercialisation de blocs analogiques de base (amplificateurs, convertisseurs de données, circuits de puissance, circuits d’interface, etc.), les 18% restants étant associés d’une façon ou d’une autre à de l’intégration, c’est-à-dire à l’association de trois blocs de base analogiques (ou plus) sur un module ou dans un circuit intégré, avec, éventuellement, un cœur de microcontrôleur. Cette répartition est en train de s’inverser. En 2012, la commercialisation de solutions intégrées a compté pour 47% de notre chiffre d’affaires et nous allons certainement dépasser les 50% cette année. Cette évolution s’inscrit dans le cadre plus général d’un secteur industriel, pris au sens large, de plus en plus consommateur d’analogique. Selon IHS iSuppli, le marché total adressable par l’analogique, en prenant en compte le test et la mesure, l’aérospatial et le militaire, le médical, les automatismes industriels, la génération et la distribution d’énergie, et le contrôle du bâtiment et le comptage d’énergie, progresse en moyenne de 9% par an.   Quelles sont les récentes réalisations concrètes de cette intégration dans le domaine industriel ? CHRIS NEIL Pour répondre à certains besoins de prototypage dans le domaine industriel, nous avons lancé l’année dernière une quinzaine de modules périphériques de petites dimensions intégrant chacun une fonction analogique particulière. Ces modules, dont l’interface de connexion est conforme au standard Pmod défini par Digilent, sont proposés avec des drivers logiciels préconfigurés et peuvent être utilisés avec des cartes de développement FPGA ou des plates-formes open source de type Raspberry Pi ou Arduino. Depuis quelques mois, Maxim a renforcé cette première offre avec des designs de référence, toujours compatibles Pmod, qui associent plusieurs composants analogiques ou mixtes. Corona, par exemple (NDLR : voir ci-contre), assemble trois circuits Maxim pour fournir un sérialiseur à huit entrées numériques -3V/+36V isolées que l’on peut traditionnellement trouver sur des automates programmables ou dans des applications de contrôle moteur. Architecturé autour d’un convertisseur analogique-numérique, Cupertino, quant à lui, fournit un frontal analogique isolé à entrées multiples. Nous avons déjà à notre catalogue sept designs de référence de ce type. Deux autres devraient suivre prochainement.   Le comptage d’énergie intelligent est également un domaine où Maxim est présent. Comment se concrétise cette intégration sur ce créneau particulier ? CHRIS NEIL Depuis l’année dernière, Maxim propose sous le nom de Newport un design de référence pour compteurs d’électricité communicants basés grosso modo sur cinq briques de base que nous maîtrisons en interne : un circuit SoC de mesure d’énergie, un microcontrôleur, un coprocesseur de sécurité (l'un des points forts de Maxim qui nous distingue de la concurrence), un circuit de communication CPL en bande de base et un frontal analogique. Nous avons poussé l’intégration un cran plus loin en regroupant les quatre premiers blocs précités au sein d’un seul circuit SoC à cœur ARM Cortex-M3. Baptisé Zeus, ce circuit a été échantillonné en version beta il y a quelques mois et réunit sur une seule puce quasiment toutes fonctions d’un compteur d’électricité communicant à l’exception du frontal de communication, l’idée étant de conserver une certaine souplesse à ce niveau et de permettre de l’adapter à différents supports de communication, filaires CPL ou sans fil. Maxim compte d’ailleurs présenter un nouveau design de référence pour compteurs communicants basé sur Zeus à l’occasion du salon European Utility Week qui se tiendra à Amsterdam du 15 au 17 octobre prochains. Ce design de référence, du nom de Capistrano (NDLR : voir ci-dessus), aura l’avantage de s’adapter aisément à différents standards comme CPL-G3, Prime ou GPRS.  

Propos recuellis par Pierrick Arlot à Munich (Allemagne)