Matooma applique l’infogérance à la gestion des parcs de boîtiers M2M sans fil

Les propriétaires et/ou intégrateurs de parcs de boîtiers M2M à connexion cellulaire peuvent désormais dormir tranquilles. Créé en juin 2012, Matooma s’est donné pour mission de leur rendre totalement transparente la gestion de ces parcs (et des cartes SIM associées), tant au niveau logistique qu’au niveau financier. ...

Pendant six ans, Frédéric Salles a été en charge du développement des activités M2M chez SFR. « A l’époque, je m’étais aperçu que les grands comptes se trouvaient dans l’incapacité de gérer et de maîtriser leur parc de boîtiers M2M et de cartes SIM, notamment au niveau du paramétrage, de l’abonnement et de la facturation, se souvient le dirigeant de la société Matooma qu’il a créée en juin 2012. J’ai même rencontré des situations où 30% du parc des cartes SIM n’était pas ou plus utilisé, alors que les abonnements continuaient d’être facturés ! Quand l’environnement est multi-opérateur, ce qui est le cas dans le domaine de la sécurité ou de l’e -santé, les choses sont encore plus compliquées pour le client intégrateur, car il lui faut négocier avec les trois opérateurs mobiles et disposer d’un jeu de trois cartes SIM différentes et activées, histoire d’être certain de disposer de la bonne au moment de l’installation. » De ce constat, Frédéric Salles a tiré une conclusion qu’il a fait fructifier : « Il m’a semblé évident qu’il fallait créer un acteur qui simplifie toute la chaîne M2M, de la sortie d’usine des boîtiers jusqu’à leur déploiement, et qui prenne en charge la gestion des communications et des flux financiers. Et cet acteur, aujourd’hui, c’est Matooma ! »   Frédéric Salles, fondateur et dirigeant de la société Matooma   Pour se positionner en pivot central de l’écosystème M2M, Matooma s’appuie sur deux leviers technologiques. D’un côté, une carte SIM multi-opérateur (la MatooCard), configurée pour sélectionner le meilleur opérateur selon les situations et en fonction de la qualité des signaux reçus (sachant que le Français propose aussi des cartes M2M de ses partenaires SFR, Orange ou Bouygues). Et, de l’autre, une plate-forme logicielle accessible par Internet (le M2M Manager), dédiée à la gestion des boîtiers et des cartes SIM. « Dans 90% des cas, les cartes M2M sont intégrées au sein du boîtier M2M par le fabricant sur le site de production et c’est Matooma qui prend directement en charge les relations avec les opérateurs, explique Frédéric Salles. L’intégrateur, lui, n’a plus qu’à se connecter au logiciel M2M Manager pour paramétrer ses boîtiers communicants et lancer la mise en service, dès lors que les fabricants de boîtiers se sont préalablement référencés auprès de la plate-forme pour appairer leurs matériels avec les cartes SIM ad hoc. »   De fait, la plateforme M2M Manager est accessible via un forfait mensuel dont le tarif est fixé en fonction du nombre de boitiers communicants. « Nous travaillons sur un modèle B2B, souligne le dirigeant de Matooma. Nos clients sont des intégrateurs métier ou des grands comptes, et nos partenaires sont des opérateurs mobiles comme Orange, SFR, Bouygues Télécom ou Swisscom et des fabricants de produits M2M comme Webdyn, Legrand, Doro, Solem, Surtec, Risco, Hager ou Alfileo. »   Déjà 350 clients séduits   Depuis le lancement de son offre en septembre 2012, Matooma a déjà su séduire près de 350 clients, parmi lesquels le CIC, Groupama ou BNP Paribas. « Dans le cas de BNP Paribas, qui déploie des systèmes d’alarme et de télésurveillance chez les particuliers, nous sommes sur un rythme de 500 boîtiers mis en service par mois, assure Frédéric Salles. Toutes applications M2M confondues, nous mettons en service environ 2500 boîtiers communicants par mois. »   Basé à Montpellier, Matooma, dont l’effectif s’élève à huit personnes dont deux dédiées au développement logiciel, officie essentiellement sur trois marchés différents : la sécurité (alarmes résidentielles, professionnelles et chantiers, protection du travailleur isolé, vidéosurveillance…), la santé (téléassistance à domicile et mobile, télésanté, téléconsultation…) et l’énergie (gestion énergétique des bâtiments, photovoltaïque, télérelève, etc.). « Les secteurs du transport et de l’industriel sont des marchés auxquels nous commençons à nous intéresser, ajoute Frédéric Salles. Nous envisageons également de nous déployer à l’international, et tout particulièrement dans les pays nordiques où le pourcentage de connexions M2M, rapporté à l’ensemble des abonnements mobiles, est de l’ordre de 14% et où les opportunités de croissance sont alléchantes. A titre de comparaison, en France, ce pourcentage n’est que de 6%. » Quoi qu'il en soit, le dirigeant de Matooma table sur un chiffre d’affaires de 1,2 million d’euros pour son premier exercice fiscal plein qui se clôt fin 2013.