Feu vert au déploiement généralisé du compteur d’électricité communicant Linky

(Article actualisé à 21h00) Le gouvernement a donné aujourd’hui, mardi 9 juillet 2013, à l'occasion de la présentation du plan d'investissements à dix ans commandé par le président de la République, le feu vert au déploiement ...généralisé du compteur d’électricité communicant Linky. Un feu vert attendu depuis la fin 2011, depuis que la Commission de régulation de l’énergie (CRE), l’autorité administrative indépendante chargée de veiller au bon fonctionnement des marchés de l'électricité et du gaz en France, s’était déclarée favorable au projet industriel d’ERDF visant à généraliser le compteur Linky aux 35 millions de foyers français.

Toutefois, par rapport à la stratégie initiale - 7 millions de compteurs installés par an, pour un total de 35 millions d'unités d'ici 2020 -, la première vague de déploiement sera plus modeste. Une fois les fabricants de compteurs sélectionnés, ce qui devrait se faire suite à l'appel d’offres qui sera lancé cet été, ERDF devrait poser quelque 3 millions de compteurs Linky entre la fin 2014 et 2016. Au terme de cette phase, l'installation, si elle se déroule efficacement, pourra être accélérée. Selon Henri Proglio, le PDG d'EDF, le coût du déploiement de Linky à l’échelle de l’Hexagone se situerait entre cinq et sept milliards d'euros. Jean-Marc Ayrault, le Premier Ministre, a confirmé aujourd'hui l'objectif de remplacer tous les compteurs actuels, soit 35 millions d'unités, à horizon 2020, pour une enveloppe globale de 5 milliards d'euros (soit un peu mpins de 150 euros par compteur).

Le compteur Linky, rappelons-le, vise à rendre possible un suivi beaucoup plus fin et temps réel de la demande en électricité, à généraliser la relève des compteurs à distance, et à encourager la multiplication des offres tarifaires pour répondre aux besoins spécifiques de chaque abonné. Il avait été testé en 2010 et en 2011 auprès de 300 000 abonnés répartis sur Lyon et la région de Tours, avec le concours des fabricants de compteurs IskraEmeco, Actaris/Itron et Landis+Gyr, désormais aux mains du groupe Toshiba. Les pilotes commerciaux avaient mis à profit le protocole de communication CPL-G1, publié en 2009 et conçu par Atos Origin (architecte du système d’information final Linky et chef de file du consortium technologique de la phase d’expérimentation) et le français Trialog. La couche physique CPL-G1 est basée sur la modulation S-FSK (Spread Frequency Shift Keying) et autorise un débit de 2400 bit/s sur la ligne de distribution d'électricité.   Le déploiement généralisé du compteur Linky pourrait, lors de la phase initiale, reprendre le protocole CPL-G1, mais, par la suite, il devrait s'appuyer sur le protocole de nouvelle génération CPL-G3, dont la CRE avait souligné l'importance dès la fin 2011. Exploitant les bandes de fréquence comprises entre 10 kHz et 490 kHz, la spécification CPL-G3 s’appuie sur la modulation multiporteuse OFDM et s’adapte aisément aux différentes régulations nationales (en France, c’est la bande 9 kHz – 95 kHz qui est dédiée à la télérelève de compteurs d’électricité). Annoncée comme supportant des débits de l’ordre de 300 kbit/s, la spécification a été conçue par ERDF, Maxim et Sagemcom pour assurer la coexistence avec les anciens systèmes de télérelève S-FSK. Elle est promue par un organisme industriel ad hoc où émarge désormais une trentaine de membres dont EDF, Enexis, ERDF, Maxim, STMicroelectronics, Texas Instruments, Cisco, Itron, Landis+Gyr, Nexans, Sagemcom et Trialog.