BlinkSight prend position sur le marché des circuits GPS… indoor !

Forte d’un partenariat étroit signé avec l’Imec, l’un des laboratoires européens qui maîtrise la technologie ultralarge bande à impulsions radio, la société française BlinkSight, créée en 2011, lancera courant 2013 le premier circuit IR-UWB mono-puce apte à la géolocalisation indoor. ...  

Les technologies de géolocalisation indoor font aujourd’hui l’objet d’un regain d’intérêt. La création en août 2012 de l’alliance In-Location, emmenée par des poids lourds comme Broadcom, CSR, Nokia, Qualcomm, Samsung et Sony, en est la preuve éclatante. Fort désormais d’une soixantaine de membres, cet organisme industriel s’est donné pour tâche de promouvoir l’usage de procédés de géolocalisation indoor basés sur des standards comme Bluetooth 4.0 ou Wi-Fi. En termes de technologies de positionnement ultraprécis potentiellement utilisables à l’intérieur des bâtiments, d’autres approches tiennent néanmoins la corde. Et l’ultralarge bande à impulsions radio (IR-UWB) n’est pas la moindre d’entre elles. C’est justement sur ce dernier procédé que s’est focalisée la société française BlinkSight, créée en 2011.   Stéphane Mutz, le cofondateur et CEO de BlinkSight   « Nous avons mis sur pied BlinkSight avec l’idée de cibler le marché du GPS indoor. Et l’IR-UWB nous a semblé receler de fortes opportunités en termes de précision, de portée, de coût et de consommation, explique Stéphane Mutz, cofondateur et CEO de la jeune pousse. Forts de nos compétences en intégration électronique, nous avons décidé de développer en deux ans le premier circuit IR-UWB mono-puce qui puisse être utilisé par des dispositifs alimentés sur pile. »   Un pari réussi   Le pari de BlinkSight, fondé par quatre ingénieurs issus du défunt site caennais de ST-Ericsson, est  quasiment réussi. Fabriqué en technologie RF-Cmos 90 nm standard, le circuit est en voie d’industrialisation et sa production chez TSMC devrait être lancée courant 2013. « Nous visons dans un premier temps les applications professionnelles et industrielles, en particulier dans le domaine de la logistique où la localisation en temps réel d’objets peut permettre d’optimiser la productivité d’une usine de fabrication ou d’un entrepôt, détaille Stéphane Mutz. Le domaine de la téléphonie mobile est également dans notre ligne de mire. Ce sera pour nous qui venons de chez ST-Ericsson une sorte de retour au domaine de l’électronique grand public. » La géolocalisation indoor pourrait potentiellement ouvrir la porte à de nouveaux services mobiles. Il est ainsi possible d’envisager l’envoi d’indications pour guider les utilisateurs vers des produits spécifiques dans les allées d’un centre commercial ou d’un supermarché. Des informations de navigation pourraient également faciliter les déplacements dans des immeubles, voire fluidifier les procédures d’évacuation en cas d’urgence.     Un circuit optimisé pour les applications de géolocalisation indoor avec une précision de 10 cm   « Pour développer et industrialiser un circuit radio en moins de deux ans, nous ne sommes bien évidemment pas partis d’une feuille blanche, d’autant qu’il est difficile à l’heure actuelle pour une start-up française de trouver des financements conséquents, tient à préciser Stéphane Mutz. Nous avons donc contacté deux laboratoires européens qui menaient depuis plusieurs années des recherches sur l’ultralarge bande à impulsions radio. Et c’est finalement avec l’Imec que nous avons pu signer un partenariat de deux ans en 2011. » La collaboration entre BlinkSight et le laboratoire belge s’est soldée par la mise au point d’un circuit IR-UWB optimisé pour les applications de géolocalisation 3D indoor avec une précision de 10 cm, et ce pour une portée supérieure à 60 mètres en vue optique (et de 20 mètres dans le cas contraire). Le composant fonctionne dans les bandes réservées à l'UWB au niveau mondial (3,1 GHz - 4,8 GHz et 6 GHz - 10 GHz).   Aisément intégrable dans des tags   Le circuit, qui s’appuie grosso modo sur des mesures de temps de vol d’impulsions pour déterminer les positions d’objets à l’arrêt ou en déplacement, associe des éléments de traitement du signal et des fonctions radio analogiques évoluées sur une seule puce alimentée sous une tension comprise entre 1,5 et 3,6 V. Ses dimensions et sa consommation, pour lesquels la société ne souhaite pas, pour le moment, donner de détails, le rendrait aisément intégrable dans des tags, des capteurs sans fil, des stations de base Wi-Fi et des terminaux mobiles. « Le circuit, qui est capable de relever jusqu’à mille positions par seconde, est également apte à transférer des données de manière dynamique conformément au standard IEEE 802.15.4a », ajoute Stéphane Mutz.   A noter que BlinkSight, dont l’effectif s’élève pour l’heure à huit personnes, a également l’intention de développer des solutions industrielles clés en main basées sur son propre circuit IR-UWB. « Nous comptons mettre sur le marché des tags qui pourront éventuellement être alimentés par récupération d’énergie ambiante, ainsi que des réseaux de capteurs, prévoit ainsi le CEO de BlinkSight. Un déploiement pilote dans le secteur de la logistique est d’ailleurs d’ores et déjà prévu dans le courant de cette année. » A suivre donc !