Radiocoms cellulaires : le LTE-Advanced ou vraie 4G est (presque) sur les ondes

Les déploiements de réseaux de radiocommunication cellulaire LTE à peine entamés en France, voilà que le LTE-Advanced pointe déjà son nez. L’édition 2013 du Mobile World Congress en a été le témoin. ...

Retenue il y a tout juste un an par l’Union internationale des télécommunications (UIT) dans le cadre de ses travaux sur les « vrais » systèmes de radiocommunication 4G, l’interface radio LTE-Advanced (LTE-A) ne fait plus seulement l’objet de recherches de laboratoires privés ou publics. Alors que les réseaux de radiocommunication cellulaire LTE (marquetés à tort 4G par les opérateurs) commencent à être déployés massivement, son successeur sort déjà du bois, annonces à l’appui par des fournisseurs de composants comme Qualcomm, Sequans ou Mindspeed. Selon le cabinet d’analystes iGR, il pourrait même y avoir plus de 150 réseaux compatibles LTE-A opérationnels d’ici à la fin 2013 dans une soixantaine de pays !   (Source : ZTE)   Evolution de l’actuel LTE (une technologie de type 3,9G), le LTE-Advanced promet en théorie un débit-crête de 1 Gbit/s dans le sens station de base vers abonné, et de 500 Mbit/s dans le sens opposé (tout du moins en position fixe). La technologie a été introduite dans la Release 10 des spécifications 3GPP, publiée en 2011. A la clé : une bande passante qui peut atteindre jusqu’à 100 MHz dans la voie descendante (contre 20 MHz avec le LTE) grâce à un procédé d’agrégation de canaux, un débit moyen par abonné et une efficacité spectrale environ trois fois supérieurs à ceux du LTE, une dissymétrie possible dans les largeurs de bande des voies descendante et ascendante, un temps de latence réduit, etc.   Un premier circuit LTE-Advanced chez Sequans   C’est ainsi à l’occasion du Mobile World Congress que Sequans a choisi d'annoncer son premier circuit LTE-Advanced dont l’échantillonnage est prévu au cours du second trimestre. Référencé SQN3220, produit en technologie Cmos 40 nm, et compatible avec les spécifications 3GPP Release 10, le composant est un membre de la plate-forme LTE de troisième génération Cassiopeia du Français, dont l’une des caractéristiques est de supporter l’agrégation intra-bande et inter-bande de plusieurs porteuses à hauteur de 40 MHz de bande passante au total. Que les canaux soient contigus ou non. La plate-forme Cassiopeia supporte d’autres améliorations apportées par la Release 10 telles que de nouveaux schémas multi-antennaires Mimo, les réseaux hétérogènes (HetNet) et les évolutions du procédé de diffusion de contenus multimédias eMBMS (evolved Multimedia Broadcast Multicast Service), également dénommé LTE Broadcast.   (Source : Qualcomm)   Qualcomm, pour sa part, a pu démontrer lors du salon les capacités de son jeu de circuits Gobi MDM9225 à réaliser de l’agrégation de porteuses et à soutenir des débits LTE descendants de catégorie 4 (soit 150 Mbit/s) sans nécessairement disposer de 20 MHz de bande passante en un seul tenant. La démonstration mettait en œuvre un hotspot mobile AirCard de Sierra Wireless et une infrastructure réseau d’Ericsson. Gravés en 28 nm et annoncés comme les premiers circuits à supporter les technologies multi-porteuses HSPA+ et LTE-Advanced, les circuits Gobi MDM9x25 de Qualcomm sont échantillonnés depuis novembre 2012 et devraient se retrouver au sein de terminaux et de modules dont le lancement commercial est prévu courant 2013.   Une femtostation LTE-Advanced   Mindspeed et Radisys, de leur côté, ont réalisé une démonstration de faisabilité d’une femtostation de base LTE-A capable de procéder à l'agrégation d’une porteuse à 700 MHz et d’une autre à 2,6 GHz, l’ensemble étant combiné en une seule connexion vers le cœur de réseau. Le prototype mettait en œuvre le processeur bande de base Transcede T3300 de Mindspeed, société qui détient, selon Infonetics, 63% du marché des femtostations. Relié à deux sous-systèmes radio (un pour chaque bande), le circuit exécutait une couche PHY ainsi que les protocoles et application pour femtostations de Radisys.   A noter que, selon ABI Research, l’émergence rapide de la technologie LTE-Advanced, caractérisée par sa faible latence, pourrait séduire à moyen terme le marché des communications de véhicule à véhicule dans le cadre de la mise en place de procédures de sécurité routière évoluées. Le marché de l'embarqué (et du M2M) est donc bien concerné par le LTE-Advanced !