Les salaires des métiers de l’électronique et de l’embarqué ont quasi stagné en 2025, tandis la pénurie de talents s’installe durablement

Recruteur dans l’électronique et les systèmes embarqués au sein du cabinet de recrutement de conseil et d’expertise, Khonexio, spécialisé en R&D, électronique, microélectronique et systèmes embarqués, David Hourdebaigt, le fondateur du cabinet, vient de publier la sixième édition d’une enquête sur les salaires dans le domaine de l’électronique et des systèmes embarqués (*).

Dans ce document de 34 pages publié sur LinkedIn, David Hourdebaigt détaille ainsi l’évolution des salaires pour 24 métiers différents, aussi bien du côté matériel que logiciel, et indique pour chacun d’entre aux le salaire brut annuel moyen en fonction du nombre d’années d’expérience et d’une localisation, en région parisienne ou en province ( 6 zones géographiques sont étudiées).

Dans cette mouture 2025 de l’étude, on note qu’un jeune diplômé est rémunéré en moyenne entre 36 107 euros bruts par an et 44 604 euros bruts par an, alors qu’en 2024, cette fourchette s’étalait de 35 921 à 43 944 euros bruts par an. Ce qui montre certes un progression des salaires mais à un rythme relativement lent, en tout cas inférieur à celui de l’inflation.

Dans ce cadre, selon les résultats de l’étude, les cinq compétences métier les plus porteuses en termes d’augmentation de salaire en 2025 ont été l’industrialisation électronique (4,89% en moyenne), l’ingénierie produit et application (4,58%), l’électronique de puissance (3,59%), la vente (3,12%) et les radiofréquences (2,93%).

Côté secteur applicatif, comme en 2024, le moins rémunérateur reste l’automobile, et le plus rémunérateur, la défense, avec un écart de salaire estimé par Khonexio à 12,3% en moyenne, en faveur du secteur de la défense.

Au-delà, David Hourdebaigt note qu’un ingénieur logiciel est mieux payé de 10,8 % par rapport à un ingénieurs matériel, un écart qui cependant s’est sensiblement réduit de près d'un tiers (31,9 %) depuis 4 ans.

Sur ce domaine des salaires, le rapport indique que lors d'un changement d'entreprise, le salaire augmente de + 13,1 %, la mobilité externe étant plus rémunératrice que les évolution internes constatées.

Le rapport note aussi que métiers techniques centrés sur des technologies “modernes” comme les radiofréquence ou l’électronique de puissance sont ceux qui connaissent les progressions de salaire les plus rapides, en raison, selon David David Hourdebaigt, des types de sociétés qui utilisent ces profils et qui sont au coeur de nombreux enjeux technologique et sociaux, comme celles par exemple oeuvrant dans les communication par satellite ou les besoins en électrification.

Cette année le rapport note aussi une poussée remarquable (+7 rangs) des métiers dans l’industrialisation électronique très demandées par les PME à la recherche d’experts pour lancer en production leurs produits.

Enfin, côté géographique, les entreprises en Île de France, sans surprise, demeurent celles qui proposent les salaires les plus élevés, avec un écart estimé à 14,7% en moyenne par rapport la région Bretagne (au sens large du termes, Brest, Rennes et Nantes) qui est, selon le rapport, la moins rémunératrice.

Au-delà, David Hourdebaigt pointe du doigt au sein de ce rapport une des tendances fortes du secteur, à savoir que la quantité totale d'ingénieurs en électronique baisse numériquement et inexorablement en France. Plusieurs facteurs sont à l’oeuvre pour expliquer cette pente négative, David Hourdebaigt citant pêle-mêle la démocratisation du management de transition qui participe à la destruction des emplois en CDI, la fuite des cerveaux à l’étranger, provoquée par une industrie française en berne et un contexte politique délicat ou encore la formation puisque les écoles semblent négliger les spécialisations techniques au profit de cursus plus généralistes (management, pilotage de projets, gestion financière, etc).

Une situation qui, toujours selon David Hourdebaigt, engendre le creusement d’un fossé générationnel entre les entreprises et les jeunes travailleurs, ces derniers ayant tendance à délaisser les grands groupes pour rejoindre les PME et les ETI ou à se tourner vers l’entrepreneuriat, et ce de plus en plus tôt dans leur carrière. Un indice de cette évolution est à lire dans le phénomène de volatilité auquel doivent également faire face les entreprises, le rapport indiquant qu’un ingénieur aura changé 3,46 fois d'employeur dasn sa carrière contre 2,08 fois il y a 15 ans, soit une augmentation de +66,3 % !

Vous pouvez retrouver l’intégralité de l’étude sur le compte LinkedIn de Khonexio.

(*) KHONEXIO “ Étude des salaires 2025 | R&D, Électronique, Microélectronique et Systèmes Embarqués”, menée en 2025 auprès de 17 224 personnes entre le 24 juin et le 21 octobre sur des profils ingénieurs, bac+5 et plus, les techniciens étant exclus de l’étude en raison d’un échantillon non représentatif.