IoT satellitaire : Lynk Global et Omnispace fusionnent pour délivrer une connectivité D2D mondialeLes sociétés américaines Lynk Global, fournisseur d’un système de téléphonie directe par satellite et Omnispace, opérateur d’un réseau satellitaire pour l’IoT et la 5G, ont décidé de fusionner pour délivrer aux utilisateurs une connectivité D2D (Direct To Device) (*) mondiale de nouvelle génération. L’idée étant de combler l’écart entre les réseaux satellitaires et terrestres actuels. Les détails financiers de l’opération n’ont pas été dévoilés. En tant qu’actionnaire majoritaire et investisseur à la fois dans Lynk et Omnispace, SES l’opérateur de réseau satellitaire européen luxembourgeois deviendra de fait un actionnaire stratégique majeur de la nouvelle société. SES indique dans un communiqué qu’il approfondira son profil de partenariat après la fusion en donnant accès à son réseau multi-orbite et à son infrastructure terrestre mondiale. Le groupe SES s’est également engagé à soutenir les besoins techniques, opérationnels et réglementaires de la nouvelle entité issue de fusion entre Lynk Global et Omanispace. La participation dans la nouvelle société n’est pas précisée. Cette opération va notamment faciliter les activités de SES dans le déploiement de services D2D et IoT pour les opérateurs de réseaux mobiles, les entreprises et les administrations publiques, dans le cadre d’une architecture réseau multi-orbites et multi-spectre. D’un point de vue technologique, l’entité fusionnée s'appuiera sur les 60 MHz de spectre en bande S coordonnés à l'échelle mondiale d'Omnispace et sur ses demandes prioritaires auprès de l'Union internationale des télécommunications (UIT), optimisées pour les services D2D. Ce spectre mobile sous licence d’Omnispace conçu pour les services D2D est conforme aux normes 3GPP pour les réseaux non terrestres (NTN) et respecte les cadres réglementaires nationaux. Il comprend la plus grande couverture du marché en bande S, touchant plus d'un milliard de personnes en Amérique, en Europe, en Afrique et en Asie.
« Nous disposons désormais de la combinaison idéale de technologie, de spectre et de taille d’entreprise pour étendre la connectivité mobile là où et quand elle est le plus nécessaire, explique Ramu Potarazu, le PDG de Lynk. Cette fusion nous permettra d'accélérer nos efforts pour fournir des services de messagerie, voix et données fluides et fiables, au service des opérateurs de réseaux mobiles, ainsi que des véhicules grand public, commerciaux et industriels, et des services publics du monde entier.» Au-delà, « cette fusion libère tout le potentiel des actifs mondiaux de spectre en bande S d’Omnipace qui va se positionner à l'avant-garde du domaine du D2D », précise Ram Viswanathan, président-directeur général d'Omnispace. En combinant le portefeuille de spectre d'Omnispace avec la technologie innovante de Lynk, nous allons créer une plateforme puissante pour un D2D mondial, évolutif et rentable qui répondra aux besoins immédiats de connectivité des utilisateurs. » « Le rapprochement prévu de Lynk et d'Omnispace procurera à SES l'accès à de nouvelles capacités en orbite terrestre basse (LEO), en phase avec notre stratégie de diversification sur ce segment à forte croissance » complète Adel Al-Saleh, le CEO de SES. La transaction devrait être finalisée fin 2025 ou début 20260, sous réserve des approbations et conditions de clôture habituelles. À la clôture, Ramu Potarazu occupera le poste de directeur général et Ram Viswanathan celui de directeur de la stratégie de la nouvelle entité. Pour rappel, en juin 2025, la commission européenne a donné son feu vert au rachat de l’américain Intelstat (qui avait investi dans Lynk Global quelques mois auparavant) par le luxembourgeois SES, tous deux étant opérateurs mondiaux de réseaux satellitaires principalement en orbite terrestre géostationnaire, pour un montant annoncé de 2,8 milliards d’euros. Les deux sociétés fournissent des capacités satellitaires dites "à sens unique" (radiodiffuseurs) ainsi que des capacités dites "bidirectionnelles" pour des fournisseurs tiers de services dans les secteurs industriels - aviation, transport maritime, logistique, automobile… Selon SES et Intelsat, cette opération leur permettra d’une part d’accroître leur couverture au niveau mondial et d’autre part de rester compétitives face aux nouveaux opérateurs de satellites en orbite terrestre basse qui s’intéressent de près au marché de l’IoT comme Sateliot, Skylo, Wyld Networks, OneWeb, etc. (*) Un lien D2D (Direct-to-Device) indique qu’une appareil communique directement avec un satellite, sans passer par une antenne terrestre. Il s’agit d’un lien entre un objet - smartphone, capteur IoT, boîtier embarqué dans une voiture… - et le satellite qui ne dépend d’aucun réseau mobile terrestre. |