Sécurisation de modèles d’IA : la start-up rennaise Skyld lève 1,5 million d’eurosFondée en 2023 à Rennes par Marie Paindavoine, docteure en cryptographie, la jeune pousse Skyld, émanation de l’Inria, annonce une première levée de fonds réalisée auprès des fonds Auriga Cyber Ventures, BNP Développement, Bloomhaus, Sodero, avec plusieurs business angels, d’un montant de 1,5 millions d’euros. L’objectif de la technologie développée par la société est de relever un défi de taille actuel, à savoir sécuriser les modèles d’intelligence artificielle (IA), mis en oeuvre notamment dans des systèmes embarqués, moins protégés que ceux installés dans le cloud. Ce financement va permettre à Skyld de franchir une nouvelle étape dans son développement, notamment d’accélérer la commercialisation de sa solution en France et en Europe. Selon Skyld, qui s’appuie d’ores et déjà sur une équipe de six ingénieurs, avec l’accélération de l’adoption des modèles d’intelligence artificielle, les menaces et la pression réglementaire s’accentuent, plus de 70 % des entreprises ayant d’ores et déjà subi des violations de sécurité liées à l’IA au cours des deux dernières années, soulignant aionsi une demande urgente pour des technologies de protection. La solution de Skyld s’attaque donc à la vulnérabilité des modèles d’IA de plus en plus utilisés dans des secteurs sensibles comme la santé, la défense, les mobilités autonomes ou l’industrie 4.0, face à des attaques sophistiquées, celles-ci pouvant s’apparenter à de l’espionnage industriel, du vol de modèle ou des manipulations visant à tromper un modèle. La start-up conçoit notamment des méthodes innovantes pour le masquage du code source des modèles d’apprentissage profond mais aussi pour la mise en place d’un processus d’obfuscation durant l’exécution d’un modèle par un processeur. Concrètement, Skyld fournit un SDK (Sotware Develpment Kit) qui prend en entrée un modèle entraîné et génère en sortie un modèle protégé. Le résultat est un modèle avec des paramètres et une architecture aléatoires, afin de contrer notamment les opérations d’ingénierie inverse. « L’adoption de l'IA progresse plus vite que sa sécurisation et il devient urgent d’inverser cette tendance afin d'assurer la confiance dans les algorithmes, estime Marie Paindavoine, CEO et fondatrice de Skyld. Par exemple, il est encore trop facile de faire croire à une IA embarquée dans une voiture qu’un panneau 130 km/h est un panneau STOP ! » Le premier produit de Skyld déjà déployée dans plusieurs entreprises innovantes, permet de protéger les modèles contre le vol et la rétro-ingénierie des modèles, une sorte d’"antivol" pour les modèles d’IA. A la tête de Skyld, Marie Paindavoine possède plus de 10 ans d'expérience en cybersécurité. Après une thèse sur le chiffrement homomorphe soutenue à Orange Labs et à l’Université de Lyon, elle a contribué à la sécurité des véhicules connectés chez Renault-Nissan-Mitsubishi, avant de diriger l'équipe cybersécurité de la société Famoco. |