[EDITION ABONNES] Plus de neuf milliards de terminaux, d’équipements et d’objets dotés d'une connectivité radio cellulaire et équipés d’une technologie xSIM de formats divers et variés – eSIM (eUICC), iSIM (iUICC), nuSIM et SoftSIM notamment – seront livrés en cumulé d’ici à 2030, pour une progression des ventes unitaires de 22% en moyenne sur la période considérée. Telle est tout du moins la prévision de la société d’études Counterpoint qui estime que l’adoption des technologies xSIM a dépassé un point d’inflexion.

L’eSIM (ou embedded SIM), rappelons-le, est une SIM qui se présente sous la forme d’un composant électronique et qui est généralement soudée sur un circuit imprimé. Elle est capable d’héberger différents profils de connectivité tels que définis par l’alliance GSMA, qui représente les intérêts des opérateurs mobiles. Dans ce cadre, l'eSIM peut accepter un provisionnement sécurisé over-the-air et des mises à jour à distance des clés et des applications, tout au long de la durée de vie d’un terminal ou d’un objet connecté.

L’iSIM, de son côté, amène les fonctionnalités de l’eSIM au sein même de l’architecture d’une puce-système SoC, la SIM ne requérant plus, de ce fait, de ressources matérielles spécifiques. Promue par l’opérateur Deutsche Telekom, la nuSIM, quant à elle, est spécifiquement conçue pour les dispositifs bas coût mis en œuvre dans des applications IoT mobiles compatibles NB-IoT et dotées d’une longue durée de vie, à l’instar des étiquettes de suivi d’actifs, des détecteurs de mouvement ou des capteurs de température.

Enfin la SoftSIM ou SIM "logicielle" ou "virtuelle" consiste à télécharger la SIM depuis le cloud sur des circuits déjà présents dans les équipements, ce qui réduirait pratiquement à zéro le temps de déploiement.

Selon Counterpoint, le niveau d’adoption des technologies xSIM a dépassé un point d’inflexion après la sortie de l’iPhone eSIM sur le marché américain en 2022 et entre désormais dans une phase d’hypercroissance, comme en témoigne le nombre croissant de constructeurs qui lancent des appareils compatibles eSIM.

Actuellement, sur le marché de l’électronique grand public, ce sont les smartphones qui affichent le taux d’adoption de l’eSIM le plus élevé. Néanmoins, nuance la société d’études, des catégories telles que les voitures connectées, les passerelles et les routeurs, ainsi que les drones, domaines où les cartes SIM physiques peuvent être très difficiles à gérer, devraient grandement bénéficier de la connectivité gérée par l'eSIM ou l'iSIM.

À plus long terme, les technologies xSIM s’imposeront par défaut sur tous ces secteurs, affirme Counterpoint qui estime que près de 70% de tous les équipements dotés d’une connectivité radio cellulaire livrés en 2030 intégreront une eSIM ou une iSIM.

L’adoption croissante des technologies xSIM par les opérateurs de réseaux mobiles conforte également cette hypothèse. Ainsi, plus de 400 opérateurs dans le monde sont désormais aptes à fournir des services eSIM. « Les principaux acteurs de l'écosystème se préparent aujourd’hui à déployer l'eSIM au-delà de leurs produits phares pour l’étendre à des segments de milieu de gamme, indique Siddhant Cally, analyste chez Counterpoint. Le nouvel iPad uniquement eSIM est un autre signe indiquant que l’avenir appartient à l’eSIM. D’autres cas d’usage tels que les voyages et l’itinérance vont aussi contribuer grandement à accroître l’adoption de l’eSIM à court terme. »

Les voyants sont également tous au vert pour l’iSIM. « Nous n'en sommes qu’au début de l’histoire pour l’iSIM et nous nous attendons à ce que l’adoption de l’iSIM s’accélère au cours des trois prochaines années, anticipe Ankit Malhotra de Counterpoint. La technologie a le potentiel d’apporter plus d’efficacité aux produits en réduisant les coûts, la taille et la complexité. Cela rend l’iSIM idéale pour une utilisation dans un large éventail d’applications IoT, des appareils de la maison intelligente aux capteurs industriels. » Les livraisons de produits compatibles iSIM devraient croître de 160% par an en moyenne entre 2024 et 2030.