Sous l’égide d’Idemia, huit acteurs français se mobilisent autour de la cybersécurité post-quantique[EDITION ABONNES] Le thème de la cryptographie post-quantique (PQC), qui vise à améliorer la sécurité à l’heure de la potentialité de nouvelles menaces liées à l’avènement d’ordinateurs quantiques capables de "craquer" les algorithmes de chiffrement actuels, est de plus en plus pris au sérieux. Et, face à ce défi, les acteurs français de la cybersécurité s’activent. Il y a quelques mois six d’entre eux, sous la houlette de Thales, s’associaient au sein du consortium Resque (RESilience, QUantiquE) afin de développer au cours des trois prochaines années une solution de chiffrement post-quantique capable de protéger les communications, les infrastructures et les réseaux des collectivités locales et des entreprises contre les futures attaques orchestrées par un ordinateur quantique. C’est un autre consortium, du nom cette fois-ci d’Hyperform, qui vient de voir le jour pour mettre au point des solutions post-quantiques. Sous l’égide d’Idemia Secure Transactions, huit sociétés françaises vont ainsi concevoir une solution résistante à l’ordinateur quantique à même de protéger les données des gouvernements, des entreprises et des citoyens, l’objectif étant de mettre en place un démonstrateur complet de stockage de données dans le cloud, d’archivage de documents et de collaboration en ligne, reposant sur un logiciel de chiffrement souverain apte à protéger les informations les plus critiques. Aux côtés d’Idemia, on trouve au sein du consortium les sociétés CryptoNext, fournisseur de solutions de remédiation aux attaques par cryptographie post-quantique, Atempo, fournisseur de solutions de protection des données, Prim’X, éditeur de solutions logicielles de chiffrement, et Synacktiv, entreprise de sécurité offensive et laboratoire de tests agréé (CESTI). Le CEA-Leti, l’Inria, et l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (Anssi), qui supervisera l’évaluation de sécurité et de performance de la solution, complètent cet aréopage. Avec un budget de plus de 7,5 millions d’euros, le projet, qui est financé par les entreprises membres, le gouvernement français au travers du plan d’investissement France 2030 et des crédits de l’Union européenne, se veut « une pièce maîtresse du développement de la souveraineté européenne en matière de cryptographie post-quantique » (dixit le communiqué de presse publié par Idemia). Dans le détail, au cours des trois prochaines années, le consortium Hyperform travaillera au développement de composants résistants à l’ordinateur quantique qui permettront aux prestataires – banques, gouvernements, éditeurs de logiciels, etc. – de garantir une sécurité inégalée des données pour les services fournis à leurs utilisateurs finaux. Dans le cadre de ce projet, le consortium développera en particulier un processeur de nouvelle génération résistant à l’ordinateur quantique et créera des bibliothèques cryptographiques post-quantiques, afin de renforcer les opérations de paiement et la lecture des pièces d’identité. Pour faciliter la transition vers ces mesures de sécurité avancées, les logiciels de cybersécurité existants seront modifiés. Et la performance et la sécurité de ces nouvelles solutions seront évaluées sous la supervision de l’Anssi. Idemia rappelle que le groupe français a été l’un des pionniers du développement des algorithmes post-quantiques et a notamment à son actif une réalisation majeure avec le lancement en 2022 de la première carte SIM 5G résistante à l’ordinateur quantique. On notera que la société CryptoNext, créée en 2019 et essaimage de l’Inria, du CNRS et de Sorbonne Université, l’Inria et l’Anssi sont également membres du consortium Resque piloté par Thales. Vous pouvez aussi suivre nos actualités sur la vitrine LinkedIN de L'Embarqué consacrée à la sécurité dans les systèmes embarqués : Embedded-SEC |