[EDITION ABONNES] Le parc de compteurs de gaz intelligents en Europe s'élevait à 55,9 millions d'unités en 2023, pour un taux de pénétration de 45%, et devrait croître en moyenne de 6,8% par an entre 2023 et 2028, pour atteindre 77,6 millions d'unités à la fin de la période considérée. Selon la société d’études Berg Insight, 4,8 millions d'unités ont été livrées en 2023 et les volumes livrés devraient se situer entre 5,0 et 5,8 millions tout au long de la période de prévision.

Ce sont le Royaume-Uni, l'Italie et la Belgique qui se sont avérés les marchés les plus actifs l’année dernière, ajoute la société d’analystes. Ces pays ont représenté à eux trois 86% de toutes les livraisons de compteurs de gaz intelligents au cours de l'année dernière. Si les déploiements en Italie, en France et aux Pays-Bas sont en grande partie terminés, le marché britannique, après plusieurs retards, accélère l’installation de ce type de compteurs et pourrait en déployer entre 3,2 à 3,4 millions d'unités par an en 2024 et en 2025. La Belgique et l'Irlande sont deux autres pays qui devraient contribuer avec des volumes de livraison importants dans les années à venir. Le marché espagnol, quant à lui, devrait atteindre des volumes de livraison annuels de l’ordre d’un million d'unités d'ici la fin de la période considérée.

Berg Insight note que les compteurs de gaz intelligents déployés en Europe n'ont pas été mis en réseau de la même manière que leurs homologues électriques. Ainsi un modèle courant, observé au Royaume-Uni, aux Pays-Bas et en Belgique, consiste à utiliser une interface locale sans fil ou filaire pour transmettre les données du compteur de gaz par le biais du compteur électrique intelligent de l’abonné. C’est toutefois un mix de communications RF à 169 MHz et cellulaires 2G/3G qui a été principalement retenu dans les plus grands projets où les compteurs de gaz intelligents ont été déployés indépendamment des compteurs d'électricité intelligents, comme c’est le cas en Italie et en France.

Néanmoins, c’est un changement du statu quo se profile probablement à l’horizon, anticipe Berg Insight, car de nouveaux types de technologies radio longue portée et basse consommation (LPWA) sont devenus plus facilement disponibles au cours des deux dernières années. « Le secteur du gaz en Italie a été le premier en Europe à initier l'adoption à grande échelle du la technologie NB-IoT comme principal choix de connectivité des compteurs intelligents, note Mattias Carlsson, analyste IoT chez Berg Insight. En 2023, la base installée de compteurs de gaz avec connectivité NB-IoT dans la péninsule italienne a atteint plus de 2,5 millions d’unités fin 2023. Nous prévoyons que d’ici à la fin de la période de prévision, le NB-IoT deviendra l’option de connectivité incontournable pour les compteurs de gaz intelligents, non seulement en Italie, mais également sur plusieurs autres marchés européens. »

Selon la société d’études, la répartition des technologies de communication dans la base installée de compteurs de gaz intelligents a déjà commencé à évoluer en faveur des nouveaux procédés LPWA. La technologie de communication à 169 MHz reste toutefois la plus populaire, avec une part de marché d'environ 37% fin 2023, tandis que Zigbee affichait une part de marché de 26%. D'ici 2026, Zigbee devrait dépasser le 169 MHz en tant qu'option de connectivité la plus répandue avec une base installée de 23,4 millions d’unités, un nombre qui devrait encore augmenter pour atteindre 25,5 millions en 2028.

Les technologies NB-IoT et LTE-M, quant à elles, devraient être les options de connectivité qui connaîtront la croissance la plus rapide avec une progression moyenne de 35% par an entre 2023 et 2028 pour atteindre une base installée d'environ 13,2 millions d'unités en 2028. Elles pourraient représenter jusqu'à 60% des volumes de livraison annuels d’ici à la fin de la période de prévision.

Autre tendance technologique émergente : l’augmentation prévue de l’utilisation de l’hydrogène dans les opérations européenne d’approvisionnement en gaz. « Des projets sont actuellement en cours, par exemple au Royaume-Uni et en Italie, qui pilotent des compteurs capables de mesurer soit l'hydrogène pur, soit un mélange d'hydrogène et de gaz naturel, indique Mattias Carlsson. L'intérêt pour les compteurs d'hydrogène devrait augmenter au fur et à mesure de la maturation de la technologie. »

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