SES et Tesat vont développer la charge utile du premier satellite européen de cryptographie quantique en orbite basse[EDITION ABONNES] En septembre 2022, un consortium européen dirigé par l’opérateur de satellites luxembourgeois SES et soutenu par l’Agence spatiale européenne (ESA) et la Commission européenne a été chargé de concevoir, développer, lancer et exploiter un système satellitaire (segments sol et espace compris) dévolu à la distribution quantique de clés cryptographiques (QKD). Le satellite LEO (Low Earth Orbit) Eagle-1, dont le lancement est prévu en 2024, doit permettre de démontrer et de valider en orbite le futur dispositif de cybersécurité paneuropéen, et ce dans la perspective de déployer la fameuse constellation européenne apte à assurer des transmissions de données ultrasécurisées (lire notre article). Dans ce cadre, selon un communiqué publié par SES hier 11 mai 2023, c’est la firme allemande Tesat qui va être chargée de développer et d’intégrer la charge utile de distribution quantique de clés à bord du satellite. Pour rappel, la technologie QKD permet de générer des clés secrètes aléatoires partagées en utilisant les propriétés quantiques des signaux optiques. Les tentatives de mesure de ces signaux en transit sont détectables, et un protocole QKD peut en tenir compte pour s'assurer - de manière quantifiable - que seules des clés sécurisées sont délivrées. En tant que membre du consortium en charge du projet Eagle-1 et spécialiste des technologies de communication laser, Tesat fabriquera la charge utile QKD dotée du terminal optique évolutif SCOT80 de la société pour établir une liaison optique sécurisée espace-Terre, ainsi que le module QKD du satellite. La technologie intégrée à la charge utile du système Eagle-1, qui offrira une redondance complète, est conçue tout spécialement pour renforcer la sécurité garantie des applications cryptographiques pour les communications et les transmissions de données avec le satellite au profit d’utilisateurs tels que les organismes gouvernementaux, les opérateurs télécoms et les fournisseurs de services cloud, précise SES qui doit par ailleurs construire un centre d’opération QKD ultra-moderne au Luxembourg. « Eagle-1 est un projet qui profitera à toute l’Europe, soutient Ruy Pinto, le directeur technique de l’opérateur luxembourgeois. Pour SES, c’est un privilège que de pouvoir travailler avec les principaux acteurs du marché pour développer conjointement et bâtir, ensemble, cette technologie sécurisée. L’ajout de liaisons optiques sécurisées au module QKD actuel nous rapproche un peu plus de la phase de mise en œuvre, d’expérimentation et de maturation de cette technologie qui, à terme, servira des millions d’usagers. Elle élèvera comme jamais le niveau de sécurisation des communications et soutiendra le développement d’infrastructures paneuropéennes fiables de communications quantiques. » Le projet Eagle-1 est cofinancé par l’ESA, avec la contribution de l’Allemagne, du Luxembourg, de l’Autriche, de l’Italie, des Pays-Bas, de la Suisse, de la Belgique et de la République tchèque dans le cadre du programme de recherche Artes, ainsi que par la Commission européenne au travers du programme Horizon Europe. Pour créer le système d’échange de clés cryptographiques ultrasécurisées d’Eagle-1, le consortium mené par SES doit développer, outre la charge utile QKD, la station optique terrestre, des réseaux d’exploitation quantique évolutifs et le système de gestion de clés pour l’interface avec les infrastructures de communications quantiques (QCI) nationales. Vous pouvez aussi suivre nos actualités sur la vitrine LinkedIN de L'Embarqué consacrée à la sécurité dans les systèmes embarqués : Embedded-SEC Vous pouvez aussi suivre nos actualités sur la vitrine LinkedIN de L'Embarqué consacrée au marché de l'aérospatial et de la défense : Embedded-Aerospace |